CGT Canon

Le 10/12/2019

  Le lien CGT n° 58

 

NON !   rien de rien...


Dans un courrier du 24 octobre dernier, votre syndicat CGT CANON interpellait le PDG Patrick CHAPUIS au sujet de la prime MACRON et des modalités de sa reconduction pour 2020.

Comme vous le savez, le gouvernement a décidé la reconduction de cette prime, mais en la corrélant à un accord d’intéressement, ce que la Direction de CANON a toujours refusé de négocier malgré les demandes incessantes de vos élus CGT.

Après avoir été reçu par le PDG le 22 novembre, notre « requête » a été étudiée pendant plus d’un mois et la Direction a enfin adressé sa réponse à la CGT dans un courrier du 4 décembre qui a retenu toute notre attention…

Non seulement la Direction ne versera pas la prime MACRON cette année mais elle reste sur sa position de ne pas même ouvrir une négociation sur un accord d’intéressement !

Pour motiver son refus, la Direction met en avant le contexte économique de CANON France, conduisant à un plan de départs volontaires (PDV) qui supprimera 146 postes. Le PDV sera négocié par les Organisations Syndicales et le CSE sera consulté sur le projet de réorganisation. La Direction estime donc que ce « contexte n’est ni cohérent, ni compatible avec la mise en place d’un dispositif additionnel de rémunération tel que l’intéressement ».

M. Chapuis estime que CANON n’a pas les capacités financières d’octroyer la prime MACRON et nous renvoie aux prochaines NAO. Il semble que CANON n'a jamais les moyens de récompenser ses collaborateurs pour l’effort fourni toute l’année mais toujours les moyens de gratifier les actionnaires pour leur générosité !

Par expérience, nous savons tous que, d’année en année, les augmentations, qu’elles soient collectives ou individuelles, restent bien inférieures au coût de la vie, aux efforts fournis par chacun et à l’implication de tous dans l’activité de CANON.

Les augmentations collectives, comprises ces dernières années entre 0,5 et 2%, ne satisfont pas les collaborateurs qui ont l’impression, pour la plupart d’entre eux, que la Direction se contente d’effectuer un simple « saupoudrage ». De plus, les augmentations individuelles sont souvent vécues comme particulièrement injustes lorsqu’elles sont octroyées « à la tête du client », trop souvent pour les mêmes et pas toujours les plus méritants.

Par ailleurs, la Direction estime que « les salariés éligibles ou non au PDV pourraient être interloqués par une telle décision qui pourrait être perçue comme un non-sens au regard de nos contraintes annoncées de réduction des coûts et des effectifs ».

Mais la Direction ne semble pas interloquée de devoir encore faire supporter au personnel restant le départ de 113 collaborateurs ou les décisions imposées par Londres et appliquées le doigt sur la couture du pantalon depuis des années (abandon du revenu récurent, mise à sac du réseau direct, absence sur les Marchés Publics, KAYSEN, SHAKESPEARE, insatisfaction chronique du client…). Ces cataclysmes ont généré des millions d’euros de litiges et de factures en souffrance, soit près de 20 millions hors des caisses de CANON France qui pourraient servir à récompenser le personnel et verser la prime MACRON aux collaborateurs au lieu de faire un énième plan social !

Quant au choix de faire un PDV, lors de la réunion extraordinaire du CSE le 28 novembre dernier, la DRH n’a pas hésité, devant l’Inspection du Travail, à parler du « courage » dont a fait preuve la Direction pour l’avoir proposé !   Sachant qu’un PDV coûte bien moins cher qu’un Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE), qu’il est plus facile à mener et génère rarement des contentieux, il est certain que la Direction a fait preuve d’un grand courage !   En augmentant la charge de travail des collaborateurs restants, qui ne sont en rien responsables des mauvaises décisions de l'entreprise et de leurs conséquences catastrophiques pour l'entreprise, la Direction aurait-elle fait preuve de courage !?!?!?

Vous savez tous, grâce à la communication que la Direction s’est empressée de faire, toute la lâcheté dont elle a fait preuve, en ne supprimant que peu, voire aucun poste de Top Manager dans le PDV. Pourtant, qui prend les décisions ?  Qui les fait appliquer ?

Fatalement, nous savons tous que ce énième plan ne suffira pas à endiguer le marasme dans lequel les dirigeants de CANON nous ont entrainé. D’autres suivront et viendront compliquer encore plus les conditions de travail et les process, faisant encore monter d’un cran l’insatisfaction des clients et entachant un peu plus l’image de marque de CANON. Il faudra alors gérer les conséquences, à savoir la charge croissante de travail, le malaise grandissant, la démotivation, voire l’écœurement de tous.

Ce nouveau « dégraissage du Mammouth », en cette période de baisse du chiffre d’affaire, permettra peut-être de sauver les bénéfices et c’est bien là l’essentiel pour les actionnaires ; les salariés étant, dans cette affaire, une simple variable d’ajustement.

Au passage, la Direction empoche, comme chaque année, 1,2 Million d’€ d’argent public au titre du CICE pour sauver la compétitivité de l’entreprise, finançant ainsi, en partie, ce nouveau PDV.

Un paradoxe, voire un comble, qui ne choque pas la Direction, ni notre président…

Dans ces moments difficiles, il aurait été logique et apprécié, compte tenu de la responsabilité des membres du Comité de Direction dans l’échec des stratégies menées, de voir leur rémunération baisser pour l’année 2020.

En d’autres temps, au Japon, en cas d’échec et pour sauver son honneur, on se faisait HARA KIRI !

Nous n’en demandons pas tant…