le 24/05/2021
Si nous sommes souvent critiques avec la Direction, nous devons néanmoins lui reconnaitre une qualité, c’est sa capacité à manier avec maestria la langue de bois et la mauvaise foi.
En effet, dès les premières réunions de négociation sur le projet de PSE, celle-ci affirmait avec vigueur que le budget qui y était alloué n’était pas extensible, mais que les propositions de vos élus seraient étudiées avec attention malgré ce contexte financier restreint.
Mais nous avons vite compris que la Direction des Ressources allait pratiquer un jeu mesquin de vases communicants, ainsi « un contexte budgétaire serré » signifiait, en clair, « ce que je donne d’un côté, je le reprends de l’autre » !
Même si mesdames Ferretti et Dubois ont semblé être à l’écoute des revendications légitimes de l’intersyndicale, constituée pour défendre les intérêts des salariés, elles sont tout de même restées sourdes aux principales demandes de vos élus, se contentant de lâcher quelques maigres avancées sur des points « annexes ».
« Les directives de l’Europe sont claires : il y a une enveloppe à ne pas dépasser » oppose la Direction à chaque tentative de négociation. La marge de manœuvre pour le PSE de la filiale française sera donc particulièrement famélique si elle reste dans le carcan étriqué d’une enveloppe budgétaire imposée et d’un calendrier prédéfini et figé.
L’intersyndicale a pourtant fourni un gros travail en établissant une plateforme revendicative commune mais vos négociateurs se sont vite retrouvés face à un mur, face à une Direction campée sur ses positions, opposée à toute concession et disposée à ne céder sur rien sauf sur des broutilles.
Vos élus ont donc la furieuse sensation que 90 % du plan n’est pas négociable et que seul 10 % peut être soumis à discussion. Négocier ainsi, ce n’est plus du dialogue social, c’est du dialogue de sourds.
La journée de grève du 10 mai n’est que la conséquence de cette enfilade de réunions totalement stériles, destinées seulement à respecter le formalisme institutionnel d’un simulacre de négociation.
Un « dialogue constructif » (dixit la Direction…) mais assujetti à un chantage odieux : « Si vous ne signez pas les avancées du projet, nous reviendrons à la version initiale » .
Voilà les conditions iniques imposées par une Direction aux abois et seulement soucieuse d’obtenir, au bas de son plan, les « gris-gris » des organisations syndicales pour ne pas voir son PSE épluché, contesté et potentiellement retoqué par l’administration.
Aujourd’hui, les négociations sont presque terminées et les organisations syndicales ont refusé en bloc ce projet d’accord inacceptable. Si la Direction continue ses petites mesquineries et persiste à refuser toute avancée, elle n’aura d’autre solution que d’oublier un hypothétique d’accord et devra se rabattre sur une décision unilatérale, avec tous les risques que cela comporte.
La procédure d’information et consultation du CSE arrivera à son terme le 4 juin, après quoi l’entreprise soumettra son projet à l’administration pour validation… ou pas ! Advienne que pourra !
Contrairement à ce qu'affirme la Direction, jamais un projet de ce type, au sein de Canon France, n’aura autant piétiné ; jamais un tel dédain pour le dialogue social ; jamais un tel mépris des salariés ; jamais un tel refus d’entendre les revendications des élus et les angoisses du personnel. Quel gâchis !
Envie de faire changer les choses ???