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Courbevoie le 6 octobre 2010

 

CANON EXPOse son mépris 
pour les conditions de travail du personnel. 

Alors que Canon s’apprête à valoriser son image à l’occasion de Canon Expo qui aura lieu du 12 au 14 octobre à La Villette, la Direction s’apprête à revoir l’organisation des services techniques qui, après analyse, va aggraver la qualité de service et les conditions de travail du personnel technique. La direction indique clairement que l’objectif de ce projet est de réduire les coûts de structure des services techniques et d’accroître la productivité. 

L’organisation projetée repose sur la centralisation de tous les appels clients nationaux sur Courbevoie et la création d’une cellule de diagnostic centralisée sur Canon Ile de France constituée de techniciens dits « assis » pour faire du dépannage par téléphone. 

Initialement la centralisation des appels clients devait être effectuée par les CAT Canon Ile de France. La direction a finalement décidé de sous-traiter cette activité sous prétexte que celle-ci était trop stressante pour le personnel Canon ! Il faut dire que pour augmenter la productivité, la direction va demander aux opératrices du sous-traitant de traiter l’appel client en moins de 2 minutes chrono… 

La direction a l’intention de maintenir pour l’heure, les CAT qui assurent la gestion des appels des techniciens dans tous les établissements. Entre les CAT Canon et les opérateurs du sous-traitant, cela risque d’être une véritable partie de « ping-pong » pour le client ! 

Les conséquences de ce projet se traduisent par la suppression de 8 postes de CAT de Province et 6 de Canon Ile de France. Sur ce point, vos élus CGT sont intervenus pour obtenir des garanties de reclassement. 

Concernant les techniciens SAV, la situation risque de devenir de plus en plus préoccupante compte tenu que la direction a décidé de ne pas remplacer les départs des salariés, pour l’essentiel en retraite (départs qu’elle évalue entre 47 salariés à 69 salariés à échéance de 2013), considérant que la mise en place de la cellule de diagnostic (techniciens assis) devrait permettre de réduire de 8 à 10 % le nombre d’interventions dans un premier temps ! A souligner que M. Ackerman, directeur des services techniques, qui avait émis cette hypothèse ne pourra pas assumer ses erreurs vu qu’il a quitté la société au mois de juillet 2010…

La CGT ne peut entériner un plan d’effectif basé sur des hypothèses susceptibles d’être erronées du fait de paramètres qui peuvent évoluer, tels que l’âge ou la date d’ouverture des droits au départ en retraite des salariés, l’évolution du parc machines, la capacité de résolution des problèmes par la cellule de diagnostic, etc. 

L'évaluation approximative de la charge technique et des effectifs risquent à court terme de créer un sous-effectif (déjà constaté sur certains secteurs), exigeant davantage de mobilité géographique, accentuant les dysfonctionnements, pénalisant la qualité de service et détériorant davantage les conditions de travail. 

Aujourd’hui, Canon voudrait avoir une qualité de service à moindre coût. Après les augmentations salariales au rabais, les économies sur les pièces détachées, des véhicules pas suffisamment adaptés, des rayons d’action et des plages horaires qui s’élargissent, la direction n’a aucun scrupule aujourd’hui à mettre en danger la santé du personnel. 

D’ailleurs, récemment, des techniciens ont été obligés de vider des bacs de récupération d’encre usagée en clientèle alors qu’il s’agit de produits toxiques. Il faut savoir que cette pratique est couramment utilisée dans le réseau fac-similé et que les techniciens s’intoxiquent pour que Canon fasse des économies sur des bacs de récupération neufs ! 
Vive la politique environnementale Canon. 

Concernant la nouvelle organisation des services techniques, il faut savoir que le CCE a mandaté un expert pour étudier l’environnement de travail de la population technique. Outre le fait d’acter, après de nombreux entretiens avec le personnel concerné, que les conditions de travail se sont réellement dégradées, l’expert alerte la direction et les élus sur une aggravation des risques psychosociaux si ce projet était déployé en l’état. 

En synthèse, l’expert conclut dans son rapport : « Afin de prévenir l’apparition des Risques 
Psychosociaux, il convient de lister les risques ; de s’appuyer sur le collectif de travail ; de réduire les 
problèmes de surcharge, de conflits de pièces et d’objectifs ; de redonner de l’autonomie aux techniciens (flexibilité et visibilité sur la planification) ; de revoir les modes managériaux et de reconnaissances et d’adapter la charge au niveau de qualité indispensable du travail et au vieillissement de la population. 
La mise en place d’un plan d’action paraît nécessaire. 
Le projet vient s’inscrire dans ce contexte et on ne peut exclure ses impacts sur une situation fragile. » 

Face à ce constat et comme à son habitude, la direction reste indifférente à l’égard des conditions de travail du personnel, seules l’augmentation de la productivité et la réduction des charges motivent ses décisions. 

Les élus CGT au CCE ont clairement indiqué à la direction qu’il n’était pas question d’accepter qu’elle déploie son projet sans avoir au préalable apporté des mesures pour pallier aux risques professionnels mis en évidence par les experts. Il ne faudrait pas oublier que l’objectif de qualité de service prôné par la Direction dépend en grande partie des moyens dont disposent les services techniques. 

Pour la CGT, les salariés ne doivent pas être « pris en otage » et placés dans l’obligation de pallier les dysfonctionnements générés par la politique de la direction en étant obligés de faire face à toujours plus de contraintes qui au final, met leur santé en danger. 
Sur ce point nous invitons la direction à intégrer concrètement dans son projet les engagements liés à sa charte « pour se donner les moyens de redécouvrir le travailler mieux » ! 

Nous attendons de l’ensemble du personnel technique 
qu’il se mobilise avec leurs élus CGT pour défendre 
leur emploi et leurs conditions de travail.