sur
les impacts SSCT du projet d'évolution de la Société
Canon France
Le 14 novembre 2019, la Direction de CANON France a présenté à l’ensemble des élus du CSE, son projet de départs volontaires de 113 collaborateurs et la suppression de 33 postes vacants, soit la suppression de 146 postes au sein de CANON France. Un expert a été nommé par le CSE pour enquêter et rendre son rapport le 14 février prochain sur l’aspect économique du projet et l’impact des suppressions de postes sur les conditions de travail. La CSSCT a été mandatée par le CSE lors de la séance du 20 décembre 2019 pour enquêter sur les conditions de travail des collaborateurs restants suite aux départs des personnels visés dans le PDV présenté par la direction de CANON France. Concernant
la méthode utilisée pour recenser les risques dans le
cadre du PDV, les représentants du personnel au CSE
estiment qu’elle comporte plusieurs biais : Pour
toutes ces raisons, il aurait été plus pertinent de partir
des évaluations du Document Unique ce qui est d’ailleurs
l’esprit de la loi. La
CSSCT a identifié 4 facteurs de risques principaux
découlant de la suppression de postes clés dans
l’organisation et du fait du glissement sur les
collaborateurs restants, de la charge de travail inhérente
aux postes supprimés : Il
en résulte une analyse des risques que les membres de la
CSSCT jugent trop généraliste et trop succincte, voulant
se montrer faussement rassurante par le fait que le PDV
s’accompagnera de peu de conséquences sur les conditions
de travail, que ces risques sont par ailleurs identifiés
et maîtrisés. Or, selon les membres de la CSSCT, la note d’information est volontairement rédigée de façon à ne pas faire ressortir des RPS bien connus et bien identifiés par les IRP depuis des années et qui perdurent encore à ce jour, voire s’intensifient à chaque nouvelle restructuration. Dans
leur travail d’enquête, les membres de la CSSCT ont
identifié des populations dont les conditions de travail
risquent d’être fortement impactées par les suppressions
de postes : De
ce fait, si les compétences des experts devaient glisser
chez les commerciaux, ce ne serait pas sans augmenter la
charge de travail et la charge mentale de ces
collaborateurs. La possibilité de conclure des contrats est donc remise en question, ce qui risque d’impacter sérieusement les conditions de travail mais aussi créer du stress et de l’incertitude pour la réalisation de leurs objectifs ainsi que pour les perspectives d’avenir de la Société. De ce constat découle l’impact sur les rémunérations. En effet, les conséquences morales et matérielles peuvent être non négligeables, pour la vie privée d’un ingénieur commercial qui voit son revenu annuel baisser de 10 ou 20 %. Enfin, les commerciaux sont directement menacés par la possible extension de leur secteur géographique, ce qui risque d’engendrer un risque routier plus important. L’élargissement des secteurs aura aussi un impact sur leur vie personnelle du fait de trajets plus longs et de découchages plus nombreux, ce qui réduira le temps accordé à leur vie privée. Les membres de la CSSCT demandent à la direction de porter une extrême vigilance sur la population commerciale qu’ils estiment être soumis à de fortes pressions à venir du fait de la suppression ou la forte réduction des postes des BDM, Solutions Consultants et Experts Projets. -
Les RROI par le départ de plusieurs IRVI pourraient voir
leurs secteurs géographiques s’étendre et de facto la
charge de travail s’accentuer. Le Directeur des services techniques l'avait d'ailleurs reconnu, du bout des lèvres, mais reconnu quand même ! Cela a généré sur le Commerce la mise en veille des ventes de prestation SPI ADVANCE (livraison + installation + formation par un technicien CANON) au profil de la prestation PLUG AND PLAY. La prestation SPI ADVANCED étant vendue plus chère que la prestation PLUG AND PLAY, cela a un impact sur la rémunération des vendeurs. Lors de ce PDV, nous avons aussi pu mesurer l'attitude faussement rassurante de la direction. Souvenons-nous des propos du Directeur des services techniques se félicitant, lors d'un CSE, du départ de 50 personnes alors qu'il aurait pu en faire partir 70 mais qui, dans un souci de "marge de confort", avait bloqué le nombre de départ à 50 "seulement". On a vu voir les conséquences ! - Les administratifs, déjà en souffrance depuis le PSE de 2013 suite à l’intégration d’Océ ont été soumis eux aussi aux restructurations successives de ces dernières années, à une compression des effectifs et un alourdissement des process internes, accentuant encore la charge de travail et la charge mentale. Pour rappel, les membres du CHSCT ont déclaré un DGI en 2017 pour ces populations, suivi d’une enquête conjointe avec le préventeur. Fin 2019, le même type d’enquête a été réalisé avec les membres de la CSSCT pour faire le point 2 ans après l’alerte. Ces populations sont toujours en souffrance du fait d’une charge de travail accrue par des process lourds et parfois mal compris, un manque d’effectif, des difficultés à recruter et pérenniser les postes et un manque de reconnaissance criant. Quid du RPS pour ceux qui restent ? En
effet, la direction prévoit le départ de 113 personnes
mais nous explique que seuls ceux qui "lèvent la main"
partiront. Dans quel état d'esprit sera alors un BDM ou un
expert avant-vente, ou un Chef Produit ou de marché ? Enfin, quelle volonté et quels moyens va avoir la direction pour mesurer l'état des troupes restantes ? En
effet, lors du dernier CSE, la DRH a reconnu n'arriver à
collecter qu'un gros tiers des évaluations des cadres au
forfait jour. De plus, celle-ci admet ne pouvoir analyser
ce gros tiers de données faute de moyens humains et
d'outils adaptés. Face à cet aveu, comment croire que la
direction mesure pleinement les conséquences de ses
actes ? Jusqu'alors, seul un discours, minimisant au
mieux (on parle de simples "frottements") ou niant en bloc
les dégâts a été entendu. Concernant
le contenu des évaluations, les représentants du personnel
au CSE estiment que le fait qu’aucune d’entre elles ne
concluent à un « risque existant nécessitant des actions
correctrices » (niveau 3) ne correspond pas à la réalité
de la situation. Etant donné l’ampleur du projet pour
certains métiers et les zones d’incertitudes concernant la
future organisation (qui dépend fortement du nombre de
salariés qui accepteront de postuler à un départ
volontaire), les facteurs tels que « clarté des rôles », «
adéquation objectifs/ressources » et « contrôle et
prévisibilité de la charge » devraient, pour plusieurs
Divisions/Directions, être cotés au niveau 3. Ne serait-ce
que parce que les actions correctives à mettre en œuvre ne
pourront être définies qu’après la connaissance exacte du
nombre de volontaires au départ. Enfin, concernant la prévention des RPS, les actions d’accompagnement semblent insuffisantes : pas d’action de prévention de nature organisationnelle, technique ou encore structurelle. La direction de CANON France ne présentant aucune organisation future projetée ne peut ainsi prétendre écarter ou nier tout risque sur la santé et la sécurité des collaborateurs qui auraient choisi de rester en poste et ainsi légitimer l’extrême nécessité d’un PDV. Le PDV est considéré par les membres de la CSSCT comme le SAV de GO FORWARD et des précédentes réorganisations mises en œuvre par la politique de réduction drastique des coûts ordonnée par l’Europe. La Direction de CANON France met clairement en danger ses collaborateurs et ébranle sérieusement un équilibre difficile à retrouver ; elle ne tient pas davantage compte des temps d’adaptation nécessaires pour « digérer » les réorganisations successives qui déstabilisent les collaborateurs victimes de l’absence d’anticipation et de moyens. Par ailleurs, le PDV ne tient pas compte non plus des futurs départs « naturels » non mentionnés dans le projet : retraites, démissions, ruptures conventionnelles, etc., qui auront pour conséquence de faire fuir des talents et des compétences spécifiques qui ne seront pas comblés par l’apport de nouveaux recrutements. Face
à ce constat, les membres de la CSSCT demandent à la
Direction de CANON France : |