Courbevoie, le 14 octobre 2003
Le grand démantèlement continue…
Après les CBSC, l’atelier d’Honfleur, la direction brade le personnel de Canon Finance et de CCB Guyane. La Direction Canon France, lors de la réunion du C.E. du jeudi 9 octobre, nous a informés qu’elle vendait sa filiale guyanaise CCB (17 personnes) et Canon Finance (34 personnes). A plusieurs reprises, dans les cadre des réunions de C.E., nous avions exprimé nos craintes quant à l’avenir du personnel de ces sociétés et demandé des garanties. Nous constatons aujourd’hui que la direction a fait preuve de mépris et de la plus grande démagogie à l’égard du personnel de ces filiales. En effet, elle soutenait encore récemment, notamment pour Canon Finance, que cette société avait pleinement sa place au sein du Groupe et qu’aucun projet de revente n’était à l’étude ! Le transfert, en septembre 2001, des contrats de travail du personnel de Canon France en détachement, vers Canon Finance par le biais de l’article L.122-12, le licenciement en début d’année de M. Pontois – P.D.G. de Canon Finance, constituaient une préparation qui permet aujourd’hui de concrétiser la vente de cette société. Après les discours démagogiques, les salariés apprécieront !
Il en est de même pour les salariés de la Guyane, à qui la direction avaient garanti qu’ils ne subiraient pas le même sort que leurs collègues de la Martinique, vendus à un distributeur en 2001 ! A quand la Guadeloupe ? La démagogie sous les tropiques… c’est bon pour le moral ! Comme on peut le constater, tous les moyens sont bons pour se conformer aux objectifs du Groupe, à savoir, réduire les effectifs et au-delà, la masse salariale.
Atelier Honfleur : la direction met en pièces détachées le statut du personnel !
Les risques que nous avions évoqués concernant l’avenir du statut des salariés se confirment aujourd’hui par l’exemple du transfert de nos collègues de l’atelier d’Honfleur, qui ont été " cédés " par le biais de l’article L.122-12 à la société ISS. En effet, ISS vient de leur soumettre un nouveau contrat de travail qui remet en cause un grand nombre de leurs acquis :
La société ISS a indiqué que tous les salariés éventuellement embauchés à l’atelier d’Honfleur ne bénéficieront pas du même statut que les ex-Canon (pas de 6ème semaine, pas de 13,5ème mois, etc.). Le fait de laisser la direction remettre en cause les acquis, même si par ailleurs nous obtenons de les conserver à titre individuel, constitue un nouveau cadre social qui incitera la direction a licencier les anciens pour embaucher du nouveau personnel, mais pas sur les mêmes bases...
Une méthode et un marketing bien rodée… La direction a mis en place tout un processus de manipulation pour faire passer ses projets. Interpellée sur des " rumeurs ", elle commence par masquer la vérité jusqu’au dernier moment pour éviter de démotiver le personnel (quitte à utiliser le mensonge) ; puis lors de l’annonce officielle du projet, elle fait une opération de séduction pour sécuriser le personnel qui n’a pas à craindre le changement, son statut étant garanti, voire meilleur ! N’oublions pas le recours de collègues bien intentionnés qui se font complices et porte-parole de la direction moyennant des petites promotions. Et pour conclure, en cas d’opposition la pression individuelle ! Pour vendre son produit CBSC, la direction indiquait aux salariés qu’ils seraient " couverts de participation ". M. Grégoire affirmait il y a deux ans que l’Ile de France n’était pas concerné par la filialisation, qu’il n’y avait pas de menaces sur l’emploi au sein des CBSC. Mais
oui ! les temps changent… Les deux employées administratives de l’agence de Nice qui ont refusé la mobilité géographique ont été licenciées. Un grand nombre de salariés subissent des pressions individuelles, du chantage à l’emploi, pour accepter leur mutation. La direction a voulu économiser en refusant l’ouverture du plan social aux salariés des CBSC, on comprend pourquoi ! En effet, il y a mieux et moins cher : licenciements pour refus de mutation, soudaine incompétence, départs négociés sous le manteau. Dans ce challenge, M. Sztern, le P.-D.G. du CBSC Méditerranée se distingue et tout cela sous l’impulsion bienveillante de M. Stalin, patron des CBSC.
Qui paie la facture des bons résultats du groupe ? Pour la CGT, la stratégie de la direction est évidente. Forte des expertises effectuées par le biais des experts mandatés par le Comité d’Entreprise, l’objectif de la direction est, plus que jamais, de réduire les coûts de structures et les effectifs pour augmenter la rentabilité du groupe.
Seul le rapport de force peut garantir nos acquis. La direction profite du manque de mobilisation et du fatalisme des salariés confrontés à certaines situations ou projets pour leur faire payer la facture. Toutefois, la peur n’évite pas le danger. Les salariés de la Hot-Line, qui devaient être externalisés, ont toujours refusé leur transfert et l’ont fait savoir ! La direction a été obligée de les reclasser en interne ou d’accéder à la demande de préretraite pour certains d’entre eux. Face à la réaction des collègues de CCB Martinique confrontés à un plan social, M. Hara avait décidé de régler le conflit en déposant le bilan. Les salariés se sont battus pendant plusieurs mois et ont obtenu la reprise de l’activité Canon par un repreneur et le maintien de leur Comité d’Entreprise alors qu’ils étaient à peine 20 salariés. De même, les salariés des CBSC ont réussi à maintenir leur statut Canon grâce à la grève qui a été menée avant leur transfert. La direction ne veut pas, pour l’heure, s’attaquer à leurs acquis sachant qu’il reste l’IDF à filialiser et qu’il faut éviter des réactions conflictuelles qui seraient de nature à remettre en cause le projet de l’IDF. N’oublions pas que la filialisation sert un seul objectif : casser le rapport de force et l’unité des salariés. Ce n’est pas pour rien que la direction a tout mis en œuvre, pour refuser le maintien d’un C.E. unique pour tous les salariés de l’UES, même si cela pénalise le personnel. Ce n’est pas la générosité de M. Grégoire ou des P.-D.G. sous ses ordres, qui ont permis aux salariés des CBSC et de l’IDF de bénéficier des prestations du C.E. Canon France en 2003. Bien au contraire, seule l’action de la CGT a permis cette réalité. D’ailleurs, M. Grégoire vient de nous informer qu’il refusait de prolonger l’accord permettant au C.E. Canon France de gérer le budget des CBSC et de l’IDF dans l’attente de la mise en place des instances locales, ce qui aurait permis aux salariés en ayant fait la demande, de bénéficier d’un séjour pour cet hiver 2004…
Il faut savoir que les P.-D.G. des CBSC étaient dans l’obligation, depuis fin juillet, suite à la décision de la Direction Départementale du travail et de l’Emploi d’organiser des élections au sein des CBSC. Jouant la montre depuis plusieurs mois, ils privent ainsi l’ensemble des salariés de représentants du personnel et d’institutions. Par cette obstruction, la direction retarde la création du Comité Central d’Entreprise qui doit se mettre en place, conformément à la loi, au sein de l’UES dès que les élections des Comités d’Etablissements auront été effectuées au sein des CBSC. Le C.C.E. permettra de retrouver une cohésion sociale au sein de l’UES et c’est précisément qui dérange la direction. En effet, le C.C.E., hormis le fait d’être composé d’élus du C.E. émanant de chaque CBSC, pourra jouer le même rôle que le C.E. actuel. Il est clair pour nous que la direction mettra tout en œuvre pour retarder cette mise en place et essayer d’entraver son fonctionnement. Tous les coups seront permis, manipulation, démagogie, sous-marins, etc. pour casser la dynamique que pourrait constituer la CGT au sein de cette instance.
Face à cette situation, la CGT a alerté l’ensemble des Inspections du Travail pour qu’elles interviennent au niveau des CBSC et exigent la tenue d’élections des Comités d’Etablissements et des Délégués du Personnel dans les jours à venir. Notre pression, appuyée de celle de l’administration, ont conduit la direction Canon à donner l’ordre à certains P.D.G. de CBSC d’organiser les élections dans les semaines à venir.
Aujourd’hui, au regard des objectifs du groupe, il ne peut plus y avoir de dialogue social chez Canon. Ceux qui prônent l’inverse alimentent sûrement des ambitions personnelles. M. Parent qui avait tenté un semblant d’ouverture, quelques accords en témoignent, a été coupé dans son élan et ramené aux dures réalités de l’entreprise en étant contraint de démissionner. Heureusement, face à la carence de D.R.H. et pour s’occuper du social, M. Grégoire a décidé de sortir M. Maillet de son placard ! Chassez François… il revient au galop !
L’expérience prouve que seul, le rapport de force et l’intervention des salariés sont de nature à faire entendre raison à la direction. Le maintien du C.E. pour le personnel des CBSC, l’indemnisation des congés payés, la mise en place de dispositions permettant le reclassement ou les départs volontaires d’une grande majorité de salariés voués au licenciement économique, ont été obtenus exclusivement par les actions menées par vos délégués CGT.
Le manque de réaction du personnel alimente les ambitions de la direction. A présent, même si elles ne sont pas évoquées dans notre chère revue ACCES, les échéances sont connues de tous : casse de l’emploi, remise en cause des acquis et de la cohésion sociale. Voilà ce que nous propose M. Grégoire, ainsi que tous ceux qui sont à ses ordres. Nous avons compris que seul un contre pouvoir constitué par l’unité des salariés est la meilleure garantie pour nos emplois et notre statut social. Un grand nombre de salariés ont reconnu l’efficacité d’un certain nombre d’actions menées par la CGT et ont décidé d’apporter leur soutien en adhérant à la CGT.
La CGT invite le personnel à s’élever contre l’injustice et la casse de l’entreprise et à s’investir pour retrouver une cohésion sociale au sein de l’UES.
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