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Courbevoie
le 13 octobre 2004
Attention,
le PSION est un cheval de Troie !
Cher(e)
Collègue technicien(ne), CAT, ne vois-tu rien venir ?
Parce
que l’heure est grave et parce que le temps est venu de te positionner
par rapport au projet CLOSING DATA SERVICE de la Direction, nous te
demandons de prendre le temps de lire ces quelques pages qui résument la
situation actuelle de notre service client.
Nous
devons pouvoir compter sur ton engagement à nos côtés, comme tu l'as
fait lors des dernières élections en nous soutenant massivement.
Après
avoir pris connaissance de tous les points abordés, n’hésite pas à
prendre contact avec un élu pour nous apporter d’autres éléments ou
avoir plus de précisions.
Nous
assistons depuis plusieurs années à la dégradation de nos conditions de
travail.
Il
n'y a qu'à se référer au rapport d'expertise lié à l'environnement
professionnel du CHSCT de 2002, au rapport d'expertise du cabinet Meric de
2003 et le tout dernier rapport d'expertise de l'IRCAF sur le projet
CLOSING DATA SERVICE pour s'en rendre compte.
Parce
qu'il est bon de faire le point afin de bien visualiser de quoi nous
parlons, voici une liste non exhaustive des tares que nous devons
supporter malgré nous :
CONDITIONS
DE TRAVAIL : ou ce qu’il en reste …
- Techniciens
nomades n'ayant plus de locaux pour leurs besoins administratifs ou
tout simplement pour rester en relation avec l'entreprise, (CE, DRH,
Services généraux, etc.).
- Isolement par
team au sein des districts, mise en concurrence avec ses collègues
(pose des congés).
- L'envahissement
des produits issus des Nouvelles Technologies de l'Information et de
la Communication (téléphone mobile, ordinateur portable, Psion)
entraîne un empiétement sur le temps de repos (sollicitation pendant
le repas), une intrusion dans sa vie privée (utilisation en dehors du
temps de travail), une invasion du domicile (ligne téléphonique
privée encombrée).
- Aucun temps
alloué pour :
- ranger ses
pièces et gérer son stock,
- répliquer
(connaître ses messages, recevoir des informations techniques et
des mises à jour),
- pour classer
et mettre à jour les CD,
- pour se former
et s'informer en dehors des stages.
- Pression
omniprésente pour réaliser des objectifs de plus en plus ciblés,
- nombre de
machines réalisées par jour,
- temps passé
sur les machines,
- nombre de
rappels
- nombre de RPM
- coût pièces
et tambour
- horaires de
début et de fin de journée.
- Flicage du temps
passé et de l'activité exercée :
- sur Internet,
- sur son
téléphone mobile,
- sur le réseau
d'entreprise.
- Stages
raccourcis avec conditions d'accueil minimum, la formation est
réduite à une présentation du produit, au survol de la connexion,
à l'évocation des accessoires et à l'initiation à l'auto formation…
- Objectifs
contradictoires :
- temps
" pied machine " avec nombre de machines à
dépanner par jour,
- réduction de
la consommation des pièces avec multiplicité des pièces en stock
dans les voitures pour couvrir toute la gamme des produits.
- Stage
" persona " pour mieux être étiqueté et
catalogué.
- Une politique
informelle du service client induisant une pression psychologique
croissante : Le technicien endosse seul les responsabilités du
dépannage et assume tous les dysfonctionnements et les contradictions
de l'entreprise face au client.
- Malgré les
efforts consentis, aucune considération ni aucune reconnaissance du
travail fourni pour bon nombre : ECP imposé et bâclé.
- Objectifs
antagonistes avec ceux du CAT.
- Multiplication
des tâches allouées aux CAT. Ne vous y trompez pas, si vous avez
été équipés de nouveaux ordinateurs, ce n'est pas pour votre
confort mais pour dégager du temps qui pourra être utilisé à
d'autres tâches ! Dans le même ordre d'idée le PSION ne fera
qu'accroître votre potentiel d'exploitation et vous serez à nouveau
chargés comme des mules !
Force
est de constater que nous sommes en état de siège, sournoisement la
Direction a réussi à nous encercler et à restreindre notre champ
d'action, notre autonomie.
Ses bombardements incessants de directives, toutes plus contradictoires
les unes que les autres, ont fini par nous démotiver, voire à en
résigner certains.
Heureusement,
grâce à l'action des élus nous sommes encore à l'abri dans cette
magnifique forteresse qu'est l'U.E.S. Du haut de ces remparts nous pouvons
conserver fièrement nos acquis sociaux et revendiquer haut et fort notre
attachement à la qualité de service rendue aux clients.
Seulement
voilà que se profile à l'horizon le CLOSING DATA SERVICE que la
Direction ose nous présenter comme : " le nouvel outil de
maintenance destiné à améliorer la performance des interventions en
clientèle en matière de qualité de service et celle des CAT ".
A
cette Direction, qui nous a conduit à la détérioration actuelle du
service client, il est bon de rappeler les quelques réalités
suivantes :
QUALITÉ DE
SERVICE : mais peut-on encore parler de qualité ?
- La réduction
des coûts pièces entraîne des situations absurdes telles que :
- Le dépannage
avec des pièces autres que celles d'origines (disque dur, fusibles)
ou des pièces d'occasion (démontée à la va-vite) ! Dans une
structure comme la nôtre, où est le professionnalisme ? Si au
moins il y avait une gestion, un contrôle qualité des pièces
récupérées…
- L'augmentation
des rappels puisque les pièces ne sont plus changées
préventivement.
- L'augmentation
des RPM, puisque les techniciens n'ont plus la liberté de gérer
leur stock de pièces en fonction de leur parc machines.
- L'immobilisation
des machines à cause de l'indisponibilité de certaines
références de pièces (sans doute trop coûteuses aux yeux de
notre hiérarchie).
- L’abandon
partiel des entretiens préventifs au risque de se mettre hors la
loi (filtres à ozone inchangés depuis plus d'un an, bac récup
vidé dans des sacs poubelles à l’encontre de la législation).
- Le temps de
réponse s'allonge à cause de la rigidité de l’organisation des
teams, le client attend sur un secteur débordé alors qu'à coté les
techniciens font des FRC dans le même district !
- Les temps
d'interventions s'allongent aussi car à force de vouloir former les
techniciens sur tous les produits, il y a logiquement une perte
d'efficacité.
Après
ce bilan, crois-tu encore que l’outil PSION viendra à bout de tous ces
dysfonctionnements ?
Il
est évident que cet outil ne répond pas à nos besoins. Il n'améliorera
pas nos conditions de travail et encore moins la qualité de service.
Tu
l’auras compris, cet outil n’est qu’un leurre, c’est un cheval de
Troie que la Direction présente à notre porte !
Sous couvert de la qualité de service et sous une apparence inoffensive,
le PSION n'est pas autre chose qu'un instrument de mesure, au service
d'une nouvelle méthode de management : le management par objectif.
Ce
n’est pas un hasard si la Direction nous annonce pour le mois de
novembre un nouveau pay-plan technique et une révision du système de
classification et des définitions de fonction.
Contrairement
à une idée trop répandue dans l'esprit des techniciens, le PSION n'est
pas seulement un outil de mesure des horaires ou de saisie de pièces
détachées, c'est avant tout et surtout un instrument d'asservissement
des techniciens.
Comme
le secrétaire du CCE nous l'a indiqué dans son courrier du 1er
octobre, le projet en l'état du CLOSING DATA SERVICE n'est pas acceptable
!
L'accepter
tel qu’il est, c'est courir à notre perte. Il est hors de question que
nous laissions entrer le management par objectifs dans l’enceinte de
notre forteresse…pardon, entreprise.
Il
n'y a qu'à lire les lignes qui suivent pour s'en convaincre :
LE
MANAGEMENT PAR OBJECTIF : Le projet de tous les dangers.
- Par tous les
moyens et à l'aide de cet instrument de mesure qu'est le PSION, la
Direction va tenter de minimiser notre temps de travail effectif pour
lui substituer d'autres critères de rémunération. C'est sans doute
pour cette raison qu'elle ne considère que le temps de travail
"pied machine". C'est la porte ouverte à toutes les
dérives, pourquoi pas un salaire de base complété d'une prime en
fonction des objectifs réalisés comme pour les commerciaux ?
" Le
management par objectif et l’assise de la rémunération sur la
performance à accomplir tend à évacuer la relation entre temps de
travail et salaire ". Marc BARTOLI, économiste et
consultant en entreprise.
- Comme l’a
démontré le rapport de l’IRCAF, le temps de travail effectif du
technicien n'est plus reconnu, seul le temps " pied
machine" est considéré.
Il
est clair que la Direction ne va pas se contenter du petit gain de
productivité de 15 minutes qui aura été gagné sur le nombre d'appels
téléphoniques des techniciens. Son objectif à terme est de nous mener
au 91 heures "pied machine".
- " Il
existe dans le domaine de la maintenance, des NTIC, déjà utilisées
qui apportent des solutions pertinentes ". Par cette phrase
la Direction reconnaît tout le bénéfice qu’elle peut tirer des
salariés contraints d’utiliser les produits issus des NTIC en
dehors de leurs heures de travail pour atteindre leurs objectifs
(logiciel personnel de gestion des pièces, connexion à la messagerie
depuis son domicile.
Le
cocktail management par objectifs / NTIC conduit toujours à un
transfert des contraintes du travail hors du temps et du lieu de
travail. Cette ingérence professionnelle n’est bien entendu pas
considérée comme du travail effectif.
Cela
serait à la rigueur concevable si nous pouvions utiliser les NTIC à
titre privé mais les derniers évènements au sujet du temps de
connexion sur Internet démontrent que la Direction ne cherche que son
intérêt.
- Avec un outil
tel que le PSION nous pouvons craindre des dérives concernant les
droits et les libertés individuelles des salariés, ainsi que sur les
pressions psychologiques qui pourraient être exercées à l’encontre
des techniciens. Ainsi, lorsque la Direction
déclare : "S’il y a des différences dans les
résultats et entre équipes, c’est parce qu’il y a une meilleure
(plus rigide) organisation dans certains teams. " Nous
sommes en droit de nous interroger sur les méthodes préconisées.
Plus inquiétant
encore, en disséquant le temps d’activité et en prenant le contrôle
des connaissances des techniciens au travers de CANOFAQ, la Direction
tend à parcelliser notre fonction et cela risque à courte échéance
de tuer le métier et de nous mener tout droit vers la sous-traitance ou
l’externalisation de nos tâches. Les installations sont déjà
sous-traitées. En province, il n’est pas rare de rencontrer des
intérimaires formés à ne changer que des tambours ou des prises
papiers de copieurs tels que l’IR400 ou l’IR3300. C’est le retour
au Taylorisme, pour toujours plus de productivité et de profit, le
salarié est réduit à n’accomplir qu’un geste, qu’une tâche.
Le
PSION, loin de constituer uniquement un simple outil de flicage permettra,
à la direction, de mettre en place un nouveau système de management par
objectifs qui aura pour conséquence de détériorer davantage nos
conditions de travail, la qualité de service et le climat social.
Nous
ne devons pas accepter que la direction impose son projet, sans aucune
concertation avec le personnel concerné et leurs représentants.
Si
le PSION, pour la direction, constitue un moyen d’augmenter les profits,
par une augmentation de la productivité, il ne répond en rien à l’objectif
qu’est la satisfaction de la clientèle par une amélioration de la
qualité de service.
La
CGT s’oppose à la mise en place du projet sur les bases définies par
la direction, projet qu’elle s’apprête à imposer d’une manière
autoritaire.
La
CGT exige l’ouverture de négociations portant sur la qualité de
service et les moyens mis à la disposition du personnel technique, pour
accomplir sa mission dans de bonnes conditions.
Si
le closing data est pour nous synonyme de régression sociale, charge à
nous de le refuser et de créer une nouvelle dynamique qui doit permettre
de faire valoir nos préoccupations et exigences quant à l’évolution
de notre métier.
PLATE
FORME REVENDICATIVE POUR UNE AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ DE SERVICE :
- Pour le maintien
du contrat de travail actuel (rejet du management par objectifs).
- Pour la mise en
place de moyens et d’outils, nécessaires à l’exercice du métier
et qui répondent aux exigences de la qualité de service.
- Elaboration
d'un cahier des charges permettant de mettre en place des outils
adaptés à la gestion et à la planification de l’activité
technique, qui prenne en compte notamment : la gestion des
pièces, le décompte du temps de travail, la planification des
appels, la consultation et l’historique des interventions par le
technicien, la gestion de la documentation électronique et papier,
la planification des entretiens, etc.
- Pour la
création d’une commission en vue d’une d'amélioration des
conditions de travail :
- Le
développement d'un travail d'équipe avec les TSAV, les CAT, la
force de vente, le service Consommables, le service Formation et
Assistance Technique et tous les acteurs pouvant optimiser le
service client.
- La définition
d'objectifs techniques négociés réalistes.
- Etc.
- Pour une
reconnaissance et une revalorisation du statut des CAT (fonction,
classification).
- Pour l'ouverture
de négociations sur la définition de fonction du technicien qui
intègre une reconnaissance de l’expérience professionnelle.
- Pour un
réajustement des salaires (à travail égal, salaire égal).
- Pour le respect
de l’accord des 35 h.
Nous
invitons l’ensemble du personnel technique à se mobiliser :
- Refusons le
projet " closing data service " et la mise en
place d’un management par objectifs contrôlé par le PSION.
- Exigeons l’ouverture
de négociations en vue de l’amélioration de la qualité de service
et de nos conditions de travail.
Mercredi
13 octobre, lors de la réunion du C.C.E., la direction doit apporter des
éléments de réponse au rapport du Cabinet d’expertise IRCAF Réseau.
Vos
élus vous tiendrons informés dans les meilleurs délais des réponses de
la direction concernant la plate-forme revendicative et des suites à
donner en terme d’actions si elle maintien sa position d’appliquer
autoritairement son projet.
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