Courbevoie le 23 novembre 2004 Arrêt de travail jeudi 25 novembre, exigeons des garanties sur l’emploi, une revalorisation de nos salaires et de meilleures conditions de travail.
L’année se termine à peine que la direction prépare déjà ses futurs projets de restructuration et de réduction d’effectifs pour 2005. Nous constatons depuis plusieurs mois, que la Direction Générale Canon, refuse catégoriquement de négocier avec les représentants du personnel et veut imposer de manière autoritaire tous ses projets. De plus, non satisfaite des résultats de l’entreprise et de notre place de leader sur nos marchés, elle est de plus en plus exigeante envers le personnel et fixe des objectifs ambitieux, sans amener aucune contre-partie, si ce n’est de la pression et des sanctions. Face à cette intransigeance et au refus de négocier avec les instances, la CGT a organisé des heures d’information syndicale pour sensibiliser le personnel sur les projets que s’apprête à mettre en place la direction et des dangers encourus par le personnel.
Halte à la précarité ou à la remise en cause de nos emplois. Depuis plusieurs années et pour se conformer aux objectifs de rentabilité définis par Canon Europa, notre direction a procédé à de multiples restructurations, réductions d’effectifs, modifications des structures, sous-traitance de l’activité et a placé le personnel dans un contexte d’insécurité permanente en terme de pérennité de l’emploi. Les craintes du personnel sont légitimes car la direction s’oriente vers une politique de filialisation, de sous-traitance et de l’activité à tout va. Après Honfleur, l’export, Canon Finance, la Hot-Line, la direction voudrait sous-traiter la maintenance des copieurs entrée de gamme, certains secteurs géographiques, les stages d’intégration technique, etc. N’oublions pas que le projet " TRI CAN " prévoit une centralisation d’un grand nombre d’activités au niveau de l’Europe et de nombreux services du siège seront touchés l’année prochaine comme ce fut le cas en 2003. Il est clair que l’orientation de Canon est de privilégier le secteur commercial, au détriment des secteurs administratif et technique. Tous les projets que s’apprête à présenter la direction ont pour objectif de rationaliser les coûts de ces secteurs. Pour les commerciaux, la direction n’a aucun problème, s’ils ne font pas leurs résultats ils sont licenciés. La direction a donc toute latitude d’adapter les effectifs commerciaux en fonction des besoins de l’entreprise. Si les salariés sont attachés à l’entreprise, car cette dernière constitue leur outil de travail, donc leur emploi, pour nos dirigeants, l’entreprise n’a pas la même valeur. Pour eux ce n’est qu’une simple structure, qui doit générer le maximum de profits. C’est donc sans aucun état d’âme qu’ils la démantèlent, sacrifie le personnel pour réaliser cet objectif. Les salariés aujourd’hui ne peuvent ni accepter le statut précaire que leur impose la direction, ni se résigner à attendre gentiment dans l’insécurité, l’opportunité d’une solution de départ…
Refusons la précarité de nos emplois et exigeons :
Halte à la baisse et au blocage des salaires. Après avoir remis en cause au fil des années le système d’évolution de carrière du personnel, les augmentations salariales systématiques, les définitions de fonction, force est de constater que nos salaires sont bloqués et que notre pouvoir d’achat diminue d’année en année. Seuls les objectifs assignés au personnel augmentent, sans contrepartie. En effet, les enveloppes d’augmentations salariales étant de plus en plus minces, la direction voudrait allouer des augmentations à la " tête du client ". Cette année au CBSC Rhône Alpes, les salariés administratifs et techniques n’ont eu aucune augmentation, quelque soit leur appréciation, compte tenu que l’enveloppe avait été attribuée à la population commerciale dans le cadre des changements de DAP. La direction, qui a toujours l’objectif de réduire la masse salariale, veut aggraver la situation en mettant un nouveau système d’appréciation du personnel qui sera déconnecté des augmentations de salaires. Elle vient de présenter aux délégués syndicaux un nouveau système d’évaluation dénommé E.A.E. (Entretien Annuel d’Evaluation) qui s’apparente à un contrat d’objectifs fixé à chaque salarié et qui fera l’objet de 3 entretiens annuels. Ce nouveau système n’est pas mis en place pour reconnaître vos compétences ou vous attribuer une augmentation en conséquence. C’est avant tout un outil de flicage qui permettra le contrôle de votre activité d’une manière permanente, avec à la clé des pressions, des menaces de sanctions si les objectifs ne sont pas atteints. En un mot, la direction veut généraliser le management par objectifs à tout le personnel pour augmenter la productivité et remettre en cause la durée du temps de travail, donc l’accord des 35 heures.
Refusons la baisse de nos
revenus
Halte à la détérioration de nos conditions de travail. On constate depuis quelques années, outre la précarisation de nos emplois, une détérioration importante de nos conditions de travail. Ce phénomène est lié aux trop nombreuses suppressions de postes effectuées dans l’entreprise et qui ont pour conséquences de créer des surcharges de travail. Les salariés sont dans l’obligation d’aller au-delà des plages horaires pour faire face à leur charge de travail. Parallèlement à cela, la réduction des coûts étant toujours d’actualité, l’entreprise s’est engagée dans un processus d’économies sur tous les frais de structure. Réduction des surfaces, fermeture de locaux, non-renouvellement du matériel, blocage des investissements, etc. Au niveau technique, la direction s’apprête à passer en force son projet " le Closing Data Système " malgré l’opposition des techniciens, qui aura pour conséquence l’allongement de leur temps de travail. En effet, la direction veut équiper les techniciens d’un outil dénommé le PSION, qui mesurera exclusivement leur temps d’intervention sur les copieurs. Ils devront effectuer au minimum 82 h par mois de temps " Pied Machine ". La direction ne veut pas prendre en compte les temps de trajets, ceux passés à l’accueil des sociétés, pour se garer, se réapprovisionner, passer à l’agence, faire les inventaires, etc. Ainsi, la direction a trouvé le moyen d’augmenter la productivité des techniciens en remettant en cause la durée du temps de travail. Il suffira d’augmenter les objectifs " Pied machine " qui, de 82 h, passeront à 90 h, etc. Ceci mettra dans l’obligation les techniciens d’aller au-delà des 35 h pour assumer leur charge de travail. De plus, la direction nie les conséquences de ce projet sur le nombre de postes de CAT, alors que le projet prévoit une réduction de leur charge de travail. Il est clair que la combinaison de la surcharge de travail avec un " management par objectifs " se concrétise par une détérioration des conditions de travail et donc de vie pour le personnel.
Refusons la détérioration de nos conditions de travail et exigeons :
Pour la population technique :
Exigeons l’ouverture des négociations Aujourd’hui, vos représentants du personnel sont confrontés à un mur dès qu’il s’agit de présenter et faire valoir vos revendications. M. Grégoire est fermé à toute forme de dialogue social dans l’entreprise et inscrit les relations avec les représentants du personnel dans une logique d’affrontement. En tant que P.D.G., il considère qu’il est souverain et n’accepte pas que le personnel remette en cause ses décisions et ses choix stratégiques. M. Grégoire, malgré la création des CBSC, n’a pas réussi à casser la cohésion sociale du personnel, ce qui lui aurait permis de mettre en œuvre plus facilement ses projets. Aujourd’hui, il conteste la légitimité des instances et refuse tout dialogue social. D’ailleurs, il a récemment embauché un nouveau D.R.H., M. Chrétien, dont la mission première n’est pas d’apporter des réponses aux revendications, mais de trouver des dispositions légales pour pouvoir les évincer. Dans ce contexte, M. Grégoire laisse très peu de latitude au personnel : accepter sa politique de régression sociale et se soumettre, ou se mobiliser pour faire valoir ses revendications et obtenir des garanties.
Un combat permanent. La réalité quotidienne démontre que rien n’est acquis définitivement en terme de statut et d’emploi. La direction oblige le personnel à être sur ses gardes d’une manière permanente, voire à se mobiliser pour défendre ses intérêts. La détermination des élus CGT, avec le soutien du personnel a démontré qu’il était possible, malgré la filialisation, de créer une UES dynamique qui permet aujourd’hui au personnel de garder une identité Canon, de maintenir une cohésion sociale et un " C.E. unique ".
L’enjeu est important pour chacun. Les projets que s’apprête à mettre en œuvre la direction sont lourds de conséquences. Le personnel n’en perçoit pas toujours la portée et la finalité, vu que la direction fait tout pour en masquer les effets négatifs. Bien souvent, lorsque le mal est fait, il est trop tard ! La direction craignant une mobilisation générale, présente ses dossiers au fil de l’eau en évitant de concerner l’ensemble du personnel au même moment, ce qui a d’ailleurs été le cas dans tous les derniers projets. Le mensonge, l’hypocrisie et la démagogie ne sont plus acceptables. Tous les salariés, commerciaux, techniciens, administratifs, cadres et non-cadres ont des raisons d’exprimer leur mécontentement, aussi bien au niveau des rémunérations que de leurs conditions de travail. Aujourd’hui, mardi 23 novembre 2004, à deux jours de la journée d’action du personnel chez Canon, la Direction Générale vient de donner la consigne à tous les responsables de tout mettre en œuvre pour éviter que le personnel se mobilise. Toujours les mêmes pratiques… réunions de services, repas improvisés, lettres personnalisées, contacts téléphoniques ou se mélangent les intimidations et les promesses de prise en compte des doléances du personnel ! On croit rêver ! D’un côté, la direction refuse toute négociation avec les élus et soudainement après avoir ignoré les préoccupations du personnel, voudrait soudainement, à l’annonce de la grève, nous faire croire qu’elle est prête à discuter avec chaque salarié.
Nous invitons le personnel à ne pas être dupe et ne pas se laisser par des promesses sans lendemain ! Cette démarche est un aveu. Elle démontre la peur de la direction de voir le personnel uni et mobilisé pour faire valoir des revendications, qu’elle refuse d’aborder depuis plus de deux ans.
C’est le moment d’agir ! La CGT demande au personnel de soutenir l’action de ses représentants et de s’investir dans une journée d’action.
Nous appelons l’ensemble du personnel de l’UES Canon à un arrêt de travail jeudi 25 novembre 2004. Rendez-vous est fixé à 8H30 au siège du CBSC ou de l’agence.
L’aboutissement de nos revendications dépendra de la mobilisation.
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