Courbevoie le 7 janvier 2005
Après des résultats records en 2004, M. Grégoire impose une croissance de 20 % pour 2005… Combien pour les salaires et avec quelles conditions de travail ?
En ce début d’année 2005, on pourrait se réjouir d’apprendre que les résultats de l’entreprise dépassent toutes les espérances… M. Grégoire, dans son courrier adressé à l’ensemble du personnel, se satisfait d’une croissance de plus de 20 % de placements machines. Pour 2004, Canon conforte ainsi sa position de leader européen et conserve la 3ème place au niveau mondial. L’année 2005 se présente également comme une année dont les objectifs seront ambitieux, avec une croissance de 20 % par rapport à 2004 et de 45 % par rapport à 2003. Des objectifs ambitieux mais réalistes, selon les affirmations de M. Grégoire ! On aurait toutes les raisons d’être satisfaits si nous pouvions récolter les fruits de cette croissance à laquelle nous avons tous largement contribuée grâce à notre travail. L’envers de la médaille est beaucoup moins reluisant, car la réduction des charges et l’augmentation de la productivité, qui ont permis d’aboutir à ces bons résultats, se sont malheureusement faits au détriment des salariés et de leurs conditions de travail. La réduction des coûts est toujours d’actualité ! En effet, la réduction des effectifs a créé une surcharge de travail dans la quasi-totalité des services. Les rémunérations et les évolutions de carrières sont bloquées depuis plusieurs années. Les pay-plans sont systématiquement revus avec des objectifs à la hausse, et des primes, à la baisse. Certains salariés de l’entreprise ont d’ailleurs payé un lourd tribut du fait de cette politique. Le personnel de la plate-forme logistique d’Honfleur et de Canon Finance ont été vendus et celui de l’export filialisé, avec la bénédiction de l’article L.122-12 du Code du Travail !
En 2005, M. Grégoire
poursuit sa politique de démantèlement de l’entreprise et s’oriente
vers la sous-traitance d’un certain nombre d’activités. D’ores et
déjà, la maintenance de certains secteurs SAV et la cession de parcs, au
profit de fac-similés ou de distributeurs, est déjà annoncée. Un
projet en ce sens a été soumis au C.E. du CBSC Méditerranée et Ouest
Atlantique. Pour augmenter la productivité du personnel, la direction met en place des nouveaux " outils ". Les commerciaux ne seront plus les seuls à être soumis à la réalisation d’objectifs ! En effet, M. Chrétien vient d’imposer un nouveau système d’évaluation du personnel " E.A.E " (Entretien Annuel d’Evaluation). Cet outil servira exclusivement à contrôler la réalisation des objectifs assignés à chaque salarié en début d’année. Au même titre que les E.C.P., il n’y aura pas forcément de lien entre la performance et les éventuelles augmentations de salaire. Pour la Direction Générale, le personnel Canon est toujours trop payé !
Dans le même registre et pour augmenter la productivité de la population technique, la direction, à travers le projet Closing Data Service, va équiper les techniciens d’un outil dénommé " PSION " qui permet un contrôle de leur activité. La mobilisation d’un grand nombre de techniciens le 25 novembre 2004, a permis d’obtenir un certain nombre de garanties pour éviter que cet outil se transforme en instrument de flicage et de remise en cause des 35 heures. Toutefois, il est curieux de constater, alors que ce projet n’est pas encore mis en place, qu’un grand nombre de techniciens âgés de plus de 55 ans vont partir prochainement en pré-retraite et qu’ils ne seront pas remplacés…
Au niveau administratif, M. Chrétien annonce la couleur. Il veut engager sur le 1er semestre 2005, une révision des définitions de fonction où la polyvalence et la flexibilité du personnel seront à l’honneur ! Si la plupart d’entre nous apportent leur contribution à cette entreprise depuis de nombreuses années, nous savons par expérience, que rien n’est acquis et qu’il a fallu et qu’il faudra encore, dans chaque situation difficile se mobiliser pour se faire entendre. En 2005, M. Chrétien est mandaté par M. Grégoire pour poursuivre une politique de régression sociale.
Les évènements de ces dernières années chez Canon ont prouvé que seule la loi du marché et la génération de profits comptent pour nos dirigeants et qu’il était inutile d’espérer une quelconque " reconnaissance ". Il faut bien reconnaître
que l’objectif lié à la filialisation, qui devait permettre à M.
Grégoire d’avoir les " coudées franches " pour
pouvoir adapter à sa guise les structures de l’entreprise, a été
contrarié par la mise en place de l’UES et du C.C.E. car les instances
représentatives du personnel ont été renforcées. Comme dirait M. Chrétien, " il n’est pas là pour faire du social " mais pour adapter les effectifs aux besoins de l’entreprise. Le mépris affiché par M. Grégoire et M. Chrétien à l’égard des représentants du personnel est sans précédent dans l’entreprise. Avec M. Chrétien, tous les coups sont permis : mensonge, mauvaise foi, manipulation, pour imposer les projets de la Direction Générale. Personne ne doit être dupe de la démagogie dont sait faire preuve M. Grégoire, tant son mode de management est autoritaire et intransigeant. Les salariés Canon France et du CBSC IDF, qui ont participé au pot de début d’année organisé au siège début janvier, et qui espéraient que M. Grégoire annonce l’attribution d’une prime ou d’une revalorisation de salaire, ont dû se satisfaire d’une coupe de champagne et d’objectifs plus ambitieux assignés en 2005 ! Les salariés doivent recevoir les fruits de la croissance.
A l’issue de la mobilisation qui a eu lieu dans l’entreprise fin novembre, la Direction Générale dans son communiqué adressé à l’ensemble du personnel, a pris un certain nombre d’engagements concernant les futures négociations salariales. Sachant que les caisses de l’entreprise sont pleines, c’est le moment de vérifier si ces propos étaient purement démagogiques, afin d’enrayer le mouvement de grève du personnel qui risquait de compromettre la réalisation des résultats pour 2004, où si la Direction tiendra ses engagements… Pour la CGT, la croissance et les bons résultats de l’entreprise doivent se concrétiser par :
La croissance ne doit pas être synonyme de régression sociale. En 2005, le personnel doit exiger une prise en compte de ses revendications.
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