RETRAITES
Intersyndicale du 24 septembre 2010 Communiqué communCFDT, CFE/CGC, CFTC, CGT, FSU, UNSA vendredi 24 septembre 2010, parLes organisations syndicales considèrent que la journée nationale d’action du 23 septembre 2010 est un franc succès. Les salariés du public et du privé, en participant massivement à cette 2ème journée de grèves et de manifestations du mois de septembre, ont réaffirmé leur détermination à ne pas accepter une réforme injuste et inefficace. La journée d’hier a été marquée par l’engagement de nouveaux salariés du privé, notamment des PME mais aussi par la présence de plus de jeunes et de femmes. Cette vaste mobilisation s’accompagne d’un large soutien de la population qui refuse le report de l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans ainsi que celui de 65 à 67 ans pour toucher une retraite à taux plein. Quoi qu’en dise le Gouvernement, la démobilisation suite au vote à l’Assemblée nationale, n’a pas eu lieu. C’est bien l’exigence d’un véritable débat et l’examen d’autres alternatives au projet de loi qui s’expriment plus fortement. Les organisations syndicales mettent en garde le Gouvernement sur les conséquences que provoquerait l’ignorance de la colère qui s’exprime profondément. Les organisations syndicales réaffirment leur totale détermination. Elles confirment les termes de leur lettre ouverte unitaire au Président de la République et aux parlementaires, notamment : « le vote de ce projet dans sa logique actuelle n’est pas d’actualité ». Elles invitent leurs organisations à poursuivre ensemble, à tous les niveaux, la mobilisation unitaire par des initiatives dans les territoires et les entreprises en interpellant les sénateurs et en utilisant (pétitions, tracts…) très largement cette lettre ouverte. Sachant que le texte de loi sera à l’examen du Sénat à partir du 5 octobre et que la procédure parlementaire pourrait se poursuivre jusqu’au 20 octobre, elles décident : • D’une grande journée de rassemblements et de manifestations dans le pays le samedi 2 octobre pour conforter la mobilisation et permettre l’engagement de nouveaux salariés dans l’action. • De faire du mardi 12 octobre une nouvelle journée massive de grèves et de manifestations pendant le débat au Sénat. Cette journée trouvera toute sa place pour amplifier la mobilisation dans le cas où les parlementaires ne prendraient pas en compte ce qui s’est exprimé dans l’action et si le Gouvernement restait intransigeant. Le Gouvernement porterait l’entière responsabilité des suites que les salariés et leurs organisations entendront donner au 12 octobre. Plusieurs organisations participeront à la journée de manifestation européenne du 29 septembre pour s’opposer aux plans de rigueur en Europe. Elle donnera l’occasion à des milliers de salariés français de porter leurs revendications, notamment sur la retraite, à Bruxelles et partout en France. Les organisations syndicales se reverront le 4 octobre et analyseront la situation. Le 24 septembre 2010
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Le gouvernement ne cesse d’affirmer sa volonté de faire de l’égalité entre les femmes et les hommes un axe permanent de sa politique. Sa réforme des retraites démontre un grand écart entre les intentions affichées et les actes.
Pour la CGT, les mesures affichées au nom de l’équité et de la justice, aggravent les inégalités existantes. Avec cette réforme l’âge légal de la retraite passe de 60 à 62 ans, le droit à la retraite à taux plein sans décôte de 65 à 67 ans. En 2007 seulement 44% des femmes ont une retraite complète contre 86% des hommes. L’allongement de durée de cotisations, programmé en 2003, aggrave ces écarts. Il pénalise toutes celles et ceux qui ont eu des carrières discontinues, des précarités ou des aléas de la vie. Il s’agit principalement des femmes qui assument l’essentiel des charges domestiques et familiales. Aujourd’hui les femmes partent plus tard que les hommes pour éviter notamment la pénalité de la décote. Le fait de repousser à 67 ans l’âge de départ à la retraite sans décote est d’autant plus scandaleux pour elles ! Le gouvernement prétend « appliquer le principe d’une augmentation de la durée de cotisation en fonction de l’espérance de vie ». C’est lourd de danger pour les femmes à l’avenir, car si l’espérance de vie des femmes est plus élevée que celle des hommes, leur espérance de vie « en bonne santé » est quasiment identique ( à 60 ans : six mois d’écart) . Le montant moyen des pensions des femmes représente 67% de celui des hommes. Dans ces conditions, prétendre « améliorer le retraite des femmes » par la seule prise en compte des indemnités du congé maternité est une imposture. Annoncer des sanctions qui existent déjà dans la loi et ne sont pas appliquées est une autre imposture. La loi de 2006 ne prévoit-elle pas la suppression des écarts de rémunérations au plus tard le 31 décembre 2010 ?
Le gouvernement prétend prendre en compte l’usure des salariés mais il refuse de l’aborder de façon collective et de reconnaître la pénibilité de certaines professions ou conditions de travail et il vient même de la supprimer comme pour les infirmières. Or la pénibilité se conjugue aussi au féminin : troubles musculo-squelettiques, flexibilité et précarité du travail, horaires décalés, horaires morcelés avec grande amplitude de la journée de travail, notamment dans le nettoyage, l’aide à la personne, le commerce….. Une fois encore, le gouvernement débloque de nouvelles aides aux entreprises pour l’embauche des seniors, aides qui ont déjà fait la preuve de leur totale inefficacité ! En revanche, il laisse de côté la question du développement de l’emploi des jeunes et des femmes qui serait pourtant un puissant levier de ressources pour le financement des retraites. Le durcissement des conditions de départ à la retraite et l’augmentation des cotisations pour les fonctionnaires vont creuser les inégalités dans un secteur où les femmes sont particulièrement nombreuses et pour 33% d’entre elles à temps partiel. En maintenant les fonctionnaires plus longtemps au travail, les jeunes auront encore plus de mal à entrer dans la Fonction publique. Le gouvernement dit « renforcer la compréhension par les Français des règles de la retraite ». Pour ce qui est des femmes : elles ont compris, merci ! Et elles seront nombreuses dans les actions pour combattre la réforme, dès le 24 juin. Collectif
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