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Courbevoie
le 09 10 2015
Le Comité d’Entreprise et le
CHSCT Canon France avaient engagé une procédure en référé devant le
Tribunal de Grande Instance de Nanterre considérant que la Direction ne
répondait pas aux obligations légales en termes d’information des
instances.
A l’issue de l’audience qui a eu lieu le 9 septembre 2015, le
Tribunal vient de rendre sa décision et donne gain de cause au C.E. et
au CHSCT.
En effet le Tribunal :
« Constate que le CHSCT et le comité de Canon
France n'ont pas bénéficié dans le délai de rigueur des éléments
d'information sollicités sur les conséquences sociales du projet de
réorganisation de l'entreprise, en dépit de l'importance que ces
éléments revêtent en l'occurrence ;
Ordonne la suspension du projet de réorganisation tant qu'il n'aura pas
été justifié d'une évaluation sérieuse des risques psycho-sociaux
induits par la réorganisation, l'information réelle sincère du CHSCT et
du comité d'entreprise constituant un préalable légal auquel la société
Canon France ne peut déroger ; ».
Le Tribunal dans ces attendus souligne :
« Que l'exercice de l’activité professionnelle
même partielle au domicile du salarié représente une modification du
contrat de travail ou constitue à tout le moins une modification des
conditions de travail qui ne saurait être exempte de conséquences ; »
« Que si la réorganisation telle qu'envisagée par le projet est motivée
par des considérations économiques non discutées et vise à rapprocher
les équipes des clients en réduisant notamment les distances pour un
management de proximité, elle a pour conséquence première de briser le
lien social dans l'entreprise, les salariés se voyant proposer de
réaliser à leur domicile la partie administrative de leurs fonctions, ou
de réserver des bureaux dans des centres d'affaires, cette deuxième
option générant des contraintes supplémentaires non abordées dans le
projet ; »
Pour le Comité d’Entreprise, si la Direction Générale a toute
latitude pour réorganiser l’Entreprise, cela ne peut se faire au
détriment des intérêts du personnel et elle doit respecter les
dispositions légales.
Cette décision du tribunal suspend donc le projet. Elle oblige la
direction à revenir vers les instances pour aborder le volet social lié
à la modification du contrat de travail et à aborder ses conséquences
sur les conditions de travail et en particulier les risques
psychosociaux.
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