sur la situation Economique et Financière 2019

 

Les membres du CSE constatent que, suite à une dégradation régulière des résultats de Canon France, l’entreprise est finalement déficitaire en 2019. Chaque division a pourtant réalisé des efforts très importants qui se sont traduits par une nette amélioration de leur profitabilité par rapport à 2018.

Le déficit de l’exercice 2019 résulte principalement d’une décision arbitraire concernant les choix de gestion, ce que démontre clairement l’analyse économique. Ainsi, la conséquence d’une politique de prix de transfert, désavantageuse pour Canon France, entraine une baisse du résultat d’exploitation qui est plus de dix fois supérieure à la baisse du chiffre d’affaires. Ce déséquilibre n’a pas été compensé par un ajustement des prix de transfert en fin d’année, à l’inverse de ce qui était pratiqué les années précédentes.

La marge et le résultat de Canon France restent donc entièrement dépendants de la politique de Groupe, avec des réajustements potentiels par cycles de 5 ans, sur lesquels les salariés n’ont aucune visibilité et aucune influence, quels que soit leurs efforts. De plus ce niveau de résultat interdit toute participation aux bénéfices, alors même que les collaborateurs ont déjà été impactés par les coupes budgétaires et les plans de restructuration successifs de ces dernières années.

Ce constat interroge d’autant plus que le développement, voire la pérennité de l’entreprise, repose en bonne partie sur la motivation et l’engagement du personnel, ainsi que sur sa confiance en l’avenir de Canon.

Cette stratégie financière, basée majoritairement sur la diminution des dépenses, se focalise principalement sur la gestion d’une décroissance maitrisée, en faisant diminuer les effectifs à proportion de la baisse attendue du chiffre d’affaires. Se pose la question des moyens donnés à un possible rebond d’activité. La Direction présente peu de projets d’amélioration des process ou des outils (Unity ne sera finalisé qu’en 2021), et ne prévoit ni rationalisation des gammes de produits ni plan de recrutement susceptible de permette d’adapter les ressources aux défis des prochaines années.

Se posent donc les questions suivantes :
• Comment vendre plus avec toujours moins de commerciaux ?
• Comment installer plus de solutions avec toujours moins de consultants ?
• Comment assurer le service client et développer la vente de services avec toujours moins de techniciens ?
• Comment la Direction comptait-elle assumer une augmentation des ventes de 1% en 2020, tout en lançant un Plan de Départs Volontaires sensé réduire les effectifs de 10% ?
• Comment consolider un gain de parts de marché significatif en 2020 sans se donner les moyens humains proportionnels dans la relation client ?
• Est-il prévu de gérer les clients gagnés en 2020 via les différents réseaux indirects (filiales et partenaires) alors même que l’une des filiales a coûté plus d’un million d’euros de provisions à Canon France en 2019 ?
• Quels moyens va pouvoir se donner Canon France pour transformer les éléments positifs de 2020 en résultats économiques pérennes ?
• Est-ce que Canon Europe va enfin reconnaître que les équipes opérationnelles françaises sont vraiment efficaces et donner la possibilité à la direction France de recruter et former les effectifs de demain ?
• Quelle pourrait-être la future stratégie de gestion des effectifs qui intègre les changements d’organisation et de mode de travail ?
• Est-ce que les salariés devront encore et toujours s’adapter à une gestion erratique et discontinue des orientations stratégiques sans moyens ni reconnaissance de la part de la Direction ?

Les membres du CSE déplorent une fois de plus que la diminution de la masse salariale reste la seule réponse aux difficultés conjoncturelles de Canon France. Ils regrettent que les effectifs de l’entreprise continuent à être considérés comme une « variable d’ajustement » plutôt que comme une valeur sure et un investissement solide sur lesquels construire l’avenir.