COMMERCE :
LA TÊTE AU CARRE !
Qu’il est bon d’être commercial chez CANON France ! Le 11 juin, la totalité du groupe CANON était convié à assister religieusement à la première REUNION TEAMS de notre bon Président. Après quelques loupés techniques, nous avons enfin pu écouter la « parole divine » et nous n’avons pas boudé notre plaisir ! M. Chapuis a eu des mots très forts et rassurants pour une force de vente qui en avait cruellement besoin. Ainsi, il a rappelé que CANON était une « entreprise commerciale » (ce que certains oublient !), que « l’entreprise avait besoin de vous ! » et que « les commerciaux avaient une responsabilité très importante ! » du pur bonheur ! S’en est suivi un appel à la mobilisation…
« Il faut démontrer de l’ambition ! il faut trouver des solutions créatives ! il ne faut pas se poser de questions ! il faut que tout le monde soit mobilisé ! »
Beaucoup de « il faut » certes, mais nous venions d’avoir droit, à quelques jours près, à notre « Appel du 18 juin » à nous ! Comme il est heureux de se retrouver, un tant soit peu, considéré alors que ce que l’on appelle pudiquement le « Commerce » est, depuis plusieurs années, la 5ème roue du Carrosse. Qu’il est loin le temps où ceux qui craignaient de perdre leur BDM ou leur Solution Consultant se voyaient répondre qu’ils devaient cesser de se reposer, par paresse intellectuelle et opportunisme, sur ces précieux collègues. Un nouveau monde allait s’offrir aux commerciaux CANON car « du business et des affaires, il y en a ! »
Mais qu’elle est dure la réalité que chaque commercial (du réseau DS) vit chez CANON France !
Le Commerce ne peut plus travailler dans les conditions actuelles ! faire parapher des contrats papier de 13 pages contenant des clauses abusives (clause 5.8 i et iii), gérer des litiges à la pelle « grâce » aux augmentations tarifaires du SAV de 10 % qui tombent sans en avertir les clients, se retrouver interdit de vendre (un comble !) la prestation d’installation copieur par un technicien Canon, subir de nouveaux carcans administratifs appliqués du jour au lendemain sans concertation et de nouvelles « Business Policies » en opposition avec les politiques d’achats des clients « grands marchés », supprimer soudainement les stagiaires, aides précieuses des vendeurs GCN&I, entendre la souffrance des collègues de BUSINESS OPS qui travaillent toujours en « mode dégradé », voir les collègues BDM reprendre l’activité à 100 % le 11 mai puis être remis au quasi chômage total 15 jours après ! Entendre, médusé, la réponse méprisante de la Direction à nos collègues, souvent des femmes, reprenant l’activité commerciale à 100 % avec des enfants encore à charge : « la Direction fera preuve de bienveillance » ! Mais tout cela, camarade commercial, tu t’y es malheureusement résigné… fatigué de devoir, déjà, lutter contre la concurrence et une situation économique catastrophique pour tenter d’atteindre, malgré tout, tes objectifs.
Les objectifs, parlons-en !! En effet, chaque commercial reçoit ses objectifs annuels en début d’année et dispose de 12 mois pour les réaliser. Sachant que la Direction a stoppé net la dynamique commerciale du 30 mars au 11 mai, soit presque 1 mois et demi d’inactivité, elle aurait dû, en toute honnêteté, revoir ces objectifs à la baisse ! A plusieurs reprises, l’ensemble des élus ont interpellé la Direction en CSE sur cet aspect crucial. Ils n’auront reçu en retour qu’une « fin de non-recevoir » !
Ainsi, face à cette attitude méprisante, l’Inspection du travail a été saisie sur la problématique des objectifs commerciaux et a adressé une lettre d’observation sans équivoque à notre président ! Elle enjoint clairement la Direction de réviser les objectifs en rappelant qu’ils doivent être réalistes et réalisables ; une injonction parfaitement étayée par quelques jurisprudences rendues en la matière ! Un courrier qui invite donc la Direction à se rapprocher des représentants du personnel pour ouvrir un processus de discussion afin de valider des objectifs révisés !
Parce que la Direction a décidé, depuis plusieurs mois, de ne plus privilégier le dialogue social et de se complaire dans le cynisme et la condescendance, il ne reste plus que l’autorité publique pour faire respecter le droit des commerciaux à avoir des objectifs cohérents. Nous n’osons croire que notre Direction s’y soustraira, elle qui a largement bénéficié des aides de l’Etat pendant le confinement.
Nous n’accepterons pas de voir, une fois de plus, la force de vente maltraitée, saoulée de coups, après avoir vu ses effectifs divisés par 2 en quelques années. Que M. Chapuis clame son amour pour le réseau de vente FAC SIMILE (« un réseau très performant, très dynamique, toujours à la hauteur de ce que l’on attend, un réseau qui me tient particulièrement à cœur ! »), grand bien lui fasse ! il en a le droit ! Mais l’asphyxie du réseau Direct, qui dure depuis trop longtemps, doit cesser !
Oui, CANON est une entreprise commerciale ! oui, l’entreprise à besoin des commerciaux et encore plus dans cette période et oui, les forces de vente ont une responsabilité très importante !
Alors, cher Président, après nous avoir asséné nos « devoirs » le 11 juin, merci de nous donner, à présent, nos droits !