Convention Collective

NOUVELLE CONVENTION COLLECTIVE : quel impact sur l’égalité femmes/hommes ?

Dans notre branche de la Métallurgie, les problématiques rencontrées par les femmes sont assez transverses avec celles que l’on retrouve dans la société française. Nous constatons toujours, dans beaucoup d’entreprises, un « plafond de verre » qui freine l’évolution de carrière des femmes. La question de l’égalité professionnelle est un vrai enjeu pour la CGT, particulièrement dans la métallurgie, qui ne compte que 20 % de femmes dans ses effectifs, soit environ 320.000 salariées. Alors que CANON améliore sa note d’index sur l’Egalité professionnelle, de nombreuses disparités demeurent en termes de rémunération, promotion professionnelle, formations, retraite…Et ce n’est pas la nouvelle Convention Collective (qui sera en vigueur en janvier 2024) qui réduira ces écarts.

S’agissant de la classification, avec le système actuel, les femmes accumulent un retard de carrière tout au long de leur vie professionnelle, car elles accèdent moins souvent à des postes à responsabilités et à des promotions. D’ailleurs, chez CANON, sur un effectif de 972 salariés (CDI au 31/12/2022), seuls 29% sont des femmes et les cadres féminins ne représentent que 16% de l’effectif ! Certaines études dites « paritaires » réalisées au niveau de la branche montrent un écart de rémunération entre hommes et femmes de « seulement » 5%. Mais des études beaucoup plus fiables et réalistes évaluent cet écart entre 20% et 25%.

Chez CANON, si les inégalités salariales ne sont pas toujours au détriment des femmes, on observe cependant de grosses disparités entre les hommes et les femmes sur le salaire mensuel brut moyen (comprenant les primes et les objectifs). Autrement dit, si les salaires fixes ne montrent pas de disparités importantes entre hommes et femmes, l’écart se creuse davantage au niveau du variable.

Un effort a pourtant été fait entre 2019 et 2021 pour promouvoir davantage de femmes (27% de femmes promues contre 24% d’hommes promus en 2021). Puis, 43 salariés hommes ou femmes ont fait l’objet de rattrapages de salaires en 2021 et 2022, dans le cadre de l’accord Egalité Professionnelle en vigueur. Mais cela reste toujours bien insuffisant pour combler le retard.

Les femmes bénéficient malheureusement, en 2022, de moins de formations que les hommes (26% pour les femmes, 74% pour les hommes).

Quoiqu’il en soit, au 1er janvier 2024 s’appliqueront toutes les mesures de notre nouvelle convention et cela entraînera des conséquences pour tous les salariés. Cette nouvelle convention entretient tous les préjugés sociétaux tendant à dévaloriser la place des femmes dans le travail et le risque d’être déclassées par rapport à leur qualification et leurs collègues masculins. Les plus gros changements se situent dans un nouveau système de classification qui sera entièrement à la main de l’employeur. Demain, ce ne seront plus nos savoirs, savoir-faire ou expériences qui seront pris en compte, mais uniquement la fonction tenue dans l’emploi et les tâches effectuées. Dans un contexte où le gouvernement veut justifier une réforme des retraites injuste en invoquant des difficultés de financement, la nouvelle Convention Collective s’annonce comme un outil de plus pour rogner notre statut social ! Courant 2023, vos élus discuteront de la nouvelle Convention Collective avec la Direction et de son application chez Canon.

La question des classifications est une donnée essentielle pour vos élus CGT !