La CGT Canon

CPQ :
C'est Pas Qool !

Alertés quotidiennement par la Force de vente sur les conséquences de CPQ, vos élus du Commerce décidaient d’organiser une réunion avec la directrice des relations sociales. Ainsi, le 12 mai, une délégation d’élus exposait à Mme Audrey Dubois les difficultés rencontrées et les répercutions engendrées sur la rémunération variable du salaire des femmes et hommes du Commerce (POS, POP, PAT, prime de régularité…) ; d’autant plus que la direction commerciale, malgré le marasme ambiant, prévoyait le retour, au 1er juillet, du paiement des commissions… à la livraison de la machine.

Nos doléances posées, la Directrice des relations sociales s’engageait à nous répondre sous 15 jours. Sans retour de celle-ci 15 jours après, vos élus étaient de nouveau à la relance et c’est finalement une nouvelle réunion qui était proposée avec Messieurs Chapuis, Genestout et Stalin le 2 juin.

Le jour J, vos représentants ont d’abord défini clairement l’objet de cette rencontre. Il ne s’agissait pas de débattre du configurateur de vente CPQ. En effet, 3 mois après sa mise en production, le constat est malheureusement unanime autant que déprimant !  D’autre part, nous savons qu’il n’y aura pas de retour en arrière. Cet outil provient directement de Canon Europe, c’est donc « un processus inéluctable » comme le dira M. Chapuis !  ce sera donc aux salariés de s’adapter à l’outil et non le contraire !

Ce qui nous importe, c'est la rémunération de la force de vente et vos élus ont posé directement le sujet sur la table ! Mais cela ne semblait pas être la priorité de M. Chapuis qui, malgré le cadre bien défini, s’est lancé dans un long monologue sur… CPQ !  Nous avons eu droit à un véritable argumentaire commercial pour nous faire « acheter » CPQ : ainsi, d'après le PDG, « la méthode et l’outil sont les bons », c'est un « outil structurant, qui ne cessera de s’améliorer et qui va nous aider à régler tous nos litiges » rien que ça !  Nous aurons aussi droit à un scoop !  Notre Président est le seul, chez Canon France, à avoir déjà déployé, par le passé, des CPQ (ou équivalent) !  Nul doute alors qu’avec un PDG ayant déjà l’expérience du déploiement de plusieurs « CPQ » et une filiale française qui est la dernière à déployer « CPQ » (et qui bénéficie donc des retours d’expérience des autres Business Units européennes), nous pouvons dormir sur nos deux oreilles !  Une fois cet exercice d’autocélébration passé, vos élus reviendront de nouveau à la charge pour enfin évoquer le sujet qui leur importe : la rémunération variable de la force de vente. Bien que, de son propre aveu, notre président n'est « pas le plus compétent pour parler rémunération », celui-ci reconnait que le Commerce « va passer plus de temps à faire de l’administratif » (qu’à faire de la vente…). Voila un premier constat qui va encore à l’encontre de ce qui nous a été vendu, à savoir des commerciaux enfin libérés des taches administratives chronophages et rébarbatives grâce à la création de la cellule « Support Commerce ». Une cellule qui, de l’aveu même de notre président, s’inscrit dans une démarche de contrôle. Ainsi, avec Business Op’s et Support Commerce, nous découvrons le « double contrôle » (notre président utilisera le terme de « four eyes ») et, par conséquence, le vrai rôle de Support Commerce. Mais notre président n’est pas inquiet. Des Commerciaux excédés pourraient quitter l’entreprise ?  il l’acceptera car c’est la vie de l’entreprise !  Il faut dire que, quand on a déjà supprimé 40 % de la Force de vente en région, ce n’est pas le départ de quelques commerciaux supplémentaires qui va générer l’inquiétude. Le C.A. de Canon France est en chute libre depuis 2 mois ? Pour notre président, ce n’est pas un problème puisque le chiffre d’affaires de CANON Europe est en progression même en enlevant les résultats de la B.U. française.

Bref, tout glisse sur notre Direction !  D’autant plus que, pour notre PDG, « les avances sur com versées aux commerciaux solutionnent tout ! » Cela lui permet de balayer d’un revers de la main les revendications des élus et, notamment, la mise en place de variables garantis. En effet, pour M. Chapuis, les choses sont claires : la force de vente arrêterait de travailler si on lui accordait des variables garantis !  Malgré une force de vente qui prouve son implication au quotidien depuis des mois, notre Direction nous livre sa bien piètre opinion des hommes et les femmes du Réseau Direct …

S’en suivront quelques incantations de notre président clamant, toute honte bue, « qu’il est hors de question que les clients et les commerciaux aient à subir la mise en place de CPQ, qu’ils ne doivent pas en pâtir, que personne ne devra subir, sur le plan financier, les conséquences d’un quelconque évènement du fait de l’entreprise, qu’il vénère la profession de commercial et qu’on ne fera pas d’économies sur leurs dos ».

Bref, une fois de plus les commerciaux ressortiront de cet entretien passablement dépités par ce qu’ils ont entendus et terriblement déçus par la position de M. Chapuis, une fois n’est pas coutume…

Ils se consoleront un peu en se disant que, par leur mobilisation, ils ont fait reculer la Direction sur l’application du paiement à la livraison et auront obtenu le maintien des primes de régularité… un moindre mal vu ce que vit le Commerce depuis des mois et…accessoirement, ce que subissent les clients CANON.