CANON FUYONS !
Mais quel vent mauvais souffle depuis quelques temps chez CANON France ? Ne ferait-il plus bon y travailler, s'y épanouir et y finir sa carrière ?
Depuis quelques mois, nous avons tous constaté dans nos services des allers et venues de salariés fraîchement recrutés pour venir combler les départs en retraite et autres postes laissés vacants. Leur recrutement nécessaire à la poursuite de l’activité, est pourtant destiné à permettre de mieux répartir la charge de travail des salariés en poste.
Par ailleurs, le projet UNITY a favorisé la création de postes mais a fragilisé certains services déjà en tension en les privant de compétences laissant à chaque fois une place à combler, montrant la grande difficulté à recruter et fidéliser les salariés.
Ainsi donc, nous constatons et apprenons tous les jours le départ d’une nouvelle recrue avant même le terme de sa période d’essai ou la démission de collègues plus anciens. Pire ! Certains nouveaux embauchés viennent le premier jour et disparaissent ensuite, alors que d’autres ne prennent même pas la peine de se présenter ! Tout cela sans compter le « débauchage » de salariés, orchestré par la DRH elle-même, au terme d’une procédure disciplinaire parfois jugée inappropriée par vos élus !
Cela a été le cas dernièrement chez Biz Ops, comme vous le savez en grande tension, et faut-il le rappeler en cours d’expertise pour risque grave. Régulièrement depuis des mois, des gestionnaires OCM jettent l’éponge face à une situation de travail devenue pour eux insurmontable et insupportable. Ne parlons pas des commerciaux qui, embourbés dans CPQ, vont voir si l’air est plus respirable ailleurs.
À cela, la Direction des Ressources pourrait répondre, avec son cynisme habituel, qu’il s’agit de la vie normale d’une entreprise et qu’il est plutôt sain de constater le peu de turn-over au sein d’une entreprise telle que CANON. Elle reconnait cependant quelques erreurs de casting.
Cette prise de conscience va-t-elle permettre d’affiner les profils de recrutement pour coller davantage à l’image que CANON veut se donner et au Code de Conduite dicté par l’Europe ?
Un service se trouve également particulièrement en tension : la Finance. Nous en voulons pour preuve le tout récent départ du Directeur Recouvrement et Lease à la fin de sa période d’essai, la démission de deux contrôleuses de gestion et d’une gestionnaire recouvrement après un certain nombre d’années de bons et loyaux services, le départ en retraite de deux analystes Crédit et autres absences pour maladie liées au stress. Et il est fort à craindre que d’autres suivront.
Nous avons eu vent des raisons de certains départs et notamment le fait que le périmètre du poste qui est « vendu » au candidat lors de l’entretien d’embauche, s’avèrerait bien différent de la réalité.
Désappointés, les salariés décident de ne pas confirmer leur « expérience » par un CDI. Par ailleurs, travailler tous les jours dans une entreprise en constante réorganisation (ou désorganisation) relève du défi.
Et nous ne parlerons pas des crises de larmes au poste de travail, de la montée des infarctus et AVC. Il faut savoir que, selon l’INRS (voir schéma ci-dessous), ces atteintes sont dues notamment une intensité et une amplitude de travail trop importante (+ de 10 heures par jour). Sans oublier les ulcères à l’estomac, les burn-out, la charge mentale…
L’explication de ces départs précipités et de ces atteintes physiques et mentales se trouve sûrement dans l’organisation du travail, elle-même décidée par l’employeur.
Faut-il affirmer que ceux qui restent et ceux qui ont maintenant de nombreuses années à leur compteur chez CANON seraient plus téméraires, plus solides ou plus inconscients que les autres ? C’est plus vraisemblablement qu’ils n’ont peut-être pas le choix…
Face à ce constat, vos élus CGT ont demandé à la Direction de fournir en CSE ordinaire du 06 juillet prochain, les chiffres des recrutements, démissions, et autres départs volontaires, ou pas, entre le 1er janvier et le 30 juin 2023.
INRS : Exposition psycho-sociale et effets sur la santé
colloque du 27 juin 2023, Organisation du travail et risques-psychosociaux