Projet Mercure :
Fin des négociations
Voilà maintenant plus de 2 mois que la Direction a dévoilé son nouveau plan de suppression de postes baptisé « MERCURE ». Une délégation CGT a donc été réunie autour de la table afin d’entamer la négociation pour améliorer les conditions de ce nouveau PSE, surtout à la vue des bons résultats de CANON en général, et pour s’assurer que ceux qui devront rester dans le bateau ne souffrent pas un peu plus des départs de collègues et de la nouvelle réorganisation qui en découlera.
La DRH, qui considère que la qualité du dialogue social se mesure aux nombres de réunions qu’elle empile dans les agendas des représentants du personnel, a donc présenté un certain nombre de mesures que l’ensemble des élus ont su faire évoluer à la hausse. Nous sommes à présent au bout du process et vos élus CGT se sont vu soumettre un projet d’accord pour y apposer, ou pas, la signature de la CGT CANON France.
Si nous sommes habitués au cynisme de la DRH qui, une fois son plan de licenciement présenté, demandait aux élus de « ne pas générer d’angoisses auprès des salariés » (on croit rêver !), nous espérions avoir une négociation loyale et tournée vers un seul objectif : les salariés (ceux qui partent comme ceux qui restent). Mais il semble que le changement de DRH n’a pas modifié le mode opératoire… les bonnes vieilles habitudes ont la vie dure !
Ainsi, une fois de plus, la Direction des Ressources « Humaines » s’adonne au « chantage à la signature » ! Afin d’obtenir les signatures d’au moins 2 organisations syndicales sur 3, elle conditionne un certain nombre de mesures, à savoir le volontariat de substitution, le montant de l’indemnité de création d’entreprises et le calcul de la note EAE, à la signature des organisations syndicales. La CGT Canon ne peut que regretter cette « méthode » consistant à tordre le bras pour obtenir ce que l’on veut. Il est vrai qu’il est plus facile de contraindre que de convaincre.
Nous aurions aimé que cette même DRH adopte la même attitude auprès de CANON Europe pour obtenir une enveloppe financière pour les NAO 2024 mais là, évidement, ce n’est plus la même DRH… Mais ne dit-on pas « fort avec les faibles, faible avec les forts » ? Un parfait résumé de la doctrine RH à la sauce CANON. Vos élus ne sont pas dupes, l’obtention des précieuses signatures n’est pas exigé pour récompenser une supposée générosité de la Direction mais belle et bien pour accélérer le processus de licenciements des salariés CANON. Avec 2 signatures d’organisations syndicales, la DRH espère passer sans encombre et à la vitesse de l’éclair l’obstacle de la DRIEETS (organisme d’état qui contrôle et valide les PSE) afin de déclencher, au plus vite, les premiers départs en septembre.
Voilà donc, en résumé, ce à quoi vos élus sont confrontés : un PSE inique, une DRH cynique, des arguments fallacieux dénoncés par le cabinet d’experts mandaté par le CSE et encore un peu plus de tristesse et de colère de voir cette entreprise dépecée et distribuée à la sous-traitance pour de simples questions de rentabilité. Vos élus sont lucides : dans 2 ou 3 ans, viendra encore le temps d’un nouveau PSE, avec de nouvelles justifications de la Direction, de nouvelles souffrances et de nouveaux licenciements de salariés. Par ses sempiternelles réorganisations stériles et ses plans sociaux cycliques, la Direction ne fait que matérialiser son incompétence et son incapacité à développer notre entreprise.
« Fort avec les faibles, faible avec les forts » disions-nous ? Pour l’instant, cette Direction ne se complait que dans la faiblesse et la facilité.
Dernière minute : Le 23 mai, la DRIEETS envoyait ce message sans équivoque à la Direction :
Nous avons été informés que la mise en place du volontariat dit de « substitution » est conditionnée, par l’employeur, à la signature de l’accord collectif relatif au PSE, ce que nous regrettons. Pour faire suite à notre entretien de ce jour sur ce sujet, nous vous réaffirmons que le volontariat de substitution est fortement encouragé par nos services dans la mesure où il permet de favoriser un meilleur reclassement des salariés concernés par les suppressions de poste. Or, cette obligation telle que prévue par les dispositions de l’article L.1233-4 du code du travail constitue une obligation cardinale dans la mise en œuvre d’un licenciement collectif. Nous vous engageons donc à recourir à cette mesure quel que soit l’issue de votre négociation.
Mais même les injonctions de la DRIEETS auprès de la Direction de CANON France restent « lettre morte »… chacun appréciera !