La CGT Canon

Biz Ops & Télétravail
Canon fait son 49.3 !

C’est lors d’un CSE qui n’a « d’extraordinaire » que le nom, que la Direction de CANON France a informé vos élus de la restriction du cadre du télétravail pour le service Business Op’s. Comme de coutume, la DRH n’a pas souhaité associer les représentants du personnel à cette « évolution », poussant même le mépris à considérer qu’informer les élus quelques heures avant les salariés concernés était déjà une marque de respect du « dialogue social »… pitoyable !  Mais pouvons-nous en vouloir à la DRH de mettre de côté vos élus tant cette décision s’apparente à une forme de sanction ; comment la classer autrement puisque seul Business Op’s sera impacté !  Pour expliquer à vos élus « l’inexplicable », la DRH se retranche derrière un constat particulièrement « savoureux » de la situation de ce service :

A la vue du constat, vos élus CGT ne peuvent qu’applaudir la « lucidité » de la Direction qui, 2 ans après le démarrage de UNITY formalise enfin son échec flagrant !  Deux ans pour enfin reconnaitre sa faillite dans les grandes lignes sur le sujet malgré toutes les alertes et préconisations de la CGT !

« RENFORCER L’ENGAGEMENT DES EQUIPES DE BUSINESS OP’s ET AVOIR DES RESULTATS CONCRETS ET DURABLES ! »… voilà l’objectif de la Direction qui voit, dans la réduction du télétravail, la solution ultime à son incurie !  Pour vos élus, c’est plutôt l’aveux d’un fiasco découlant d’une impréparation et d’une incompétence rare à ce niveau !  Et pourtant, le CSE CANON France avait pointé ces « errances » dès le départ !

Pour les salariés de Biz Ops, c’est la sidération à la suite d’une réunion d’information sur ces nouvelles modalités du télétravail. De parole de salariés, comme le Gouvernement, « la Direction a fait son 49.3 » !  Manquant de courage pour s’adresser directement aux salariés, la DRH a délégué au management l’annonce de sa décision qui prendra effet du 13 janvier 2025 au 30 avril 2025… sauf si elle est prolongée pour une durée indéterminée à ce jour ! C’est l’épée de Damoclès qui pèse aujourd’hui sur la tête des collègues de Biz Op’s !  « 49.3 » !

Un jour de télétravail régulier supprimé sur le périmètre de Business Ops (sauf RQTH et salariés aidants), le télétravail exceptionnel restant à la bonne volonté du management, pas épargné puisque privé de toute forme de télétravail !  « 49.3 » !

Une fois de plus, malgré les arguments avancés par les élus en CSE et leur désapprobation, la direction a écouté poliment en faisant la sourde oreille, restant campée sur sa décision. Les raisons ayant poussé la direction à ce « tour de vis » supplémentaire et les conséquences sur les conditions de travail interpellent. « 49.3 » quand tu nous tiens !

Se retrancher derrière le fait que quelques salariés ne respecteraient pas les modalités de pose du télétravail et estiment avoir le droit de faire ce que « bon leur semble » ne peut légitimer la sanction collective de Biz Op’s !

Les autres arguments avancés par la direction laissent dubitatifs quant à l’efficacité de la mesure.

Alors que CANON France est en constante réorganisation, avec des outils et des process toujours plus lourds, des difficultés de recrutement et de fidélisation de nouvelles recrues et des problèmes intergénérationnels, la suppression d’un jour de télétravail va-t-elle répondre à ces problématiques et améliorer la situation ou au contraire la dégrader en retirant le peu de souplesse et d’attrait de ces postes si difficiles ?  Cette décision va-t-elle s’étendre à d’autres services de CANON France ?  C’est la peur de beaucoup de salariés qui craignent la dégradation de leurs conditions de travail.

Car qui est responsable du dysfonctionnement constant du service ?  Certainement pas les salariés qui accueillent cette mesure comme une injustice, une sanction, une infantilisation et déplorent la dégradation de leurs conditions de travail avec pour conséquence d’autres démissions, plus de démotivation et une augmentation des arrêts maladie…

L’employeur se doit, légalement, de « prendre des mesures pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs » ici, c’est un retour en arrière. Est-ce la bonne solution alors que le service doit être attractif pour attirer de nouvelles recrues, fidéliser et motiver les salariés en place et leur permettre de s’épanouir dans une organisation stable avec des conditions de travail adaptées en termes d’outils et de process ?

Au lieu de sanctionner l’ensemble de Business Ops pour les manquements de quelques-uns, la Direction devrait plutôt récompenser ceux qui respectent les règles du télétravail et s’attaquer vraiment aux causes réelles des dysfonctionnements endémiques qui entravent ce service depuis tant d’années. Mais là, elle préfère le bâton plutôt que de reconnaitre ses échecs successifs. Contraindre est tellement plus facile que convaincre ou se remettre en cause !