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Véhicule électrique :
...à la charge du salarié !
C’est un changement notoire que les titulaires de véhicule de fonction vont devoir subir dans les mois à venir. En effet, l’entrée en vigueur de la loi LOM (Loi d’Orientation des Mobilités) se caractérise notamment par la bascule des flottes de véhicules d’entreprises vers le « tout électrique ». Ainsi, à grands coups d’exonérations fiscales, et sous le prétexte fallacieux de la « préservation de l’environnement », l’Etat incite les sociétés à migrer leurs véhicules thermiques vers des modèles électriques.
Après l’arnaque des voitures hybrides (je te rajoute 300 kg de moteur électrique et de batterie pour 100 km d’autonomie, le tout sur un modèle thermique et hop ! le tour est joué, je sauve la planète !), voilà que les lobbies divers et variés ont atteint leur but : renouveler plus rapidement les véhicules d’entreprise pour faire tourner les usines, faire déverser à l’Etat des millions d’exonérations fiscales aux sociétés et se parer des plus belles vertus écologiques ! Bref, pour les employeurs, l’Etat et les constructeurs automobiles… c’est « gagnant-gagnant-gagnant ». Et pour le salarié ? Chez CANON, la Direction applique invariablement la méthode « perdant-perdant » en lui « tordant le bras ».
Nous connaissions cela depuis des années pour les salariés qui utilisent leur véhicule personnel à des fins professionnelles (il en reste encore…). La somme mensuelle versée par la Direction n’a pas bougé d’1 € depuis plus de 15 ans avec une position totalement assumée de la Direction : obliger ces derniers récalcitrants à prendre le véhicule société que propose CANON. Il en est de même désormais pour ceux qui roulent en véhicule d’entreprise à moteur thermique ! Soit ils passent à l’électrique, soit la ponction mensuelle sur leur fiche de paye va exploser ! Ainsi, le possesseur d’un Renault Austral verrait sa participation passer de 345 € à …575 € par mois ! Donc… plus le choix !
Mais une fois que l’on a contraint le salarié, quid de la logistique ? En effet, comme pour son téléphone portable, vient maintenant se rajouter le souci du chargement de la batterie… de sa voiture ! Et là, c’est le grand flou ! Qui prend en charge l’évolution de l’abonnement 6 Kw vers du 9 Kw pour pouvoir charger son véhicule à domicile ; Comment recharger quand on vit en appartement ? Où charger son véhicule électrique (chez les clients comme le propose la Direction) ? Quelle couverture la carte TOTAL va-t-elle offrir aux salariés pour avoir accès à la fée électricité ? Comment gérer le passage de l’autonomie d’un véhicule thermique (environs 850 km / plein d’essence) à celle d’un véhicule électrique (350 km avec une batterie pleine) ? Comment les « grands rouleurs » vont gérer 2 recharges/jour pour faire la tournée de leurs clients ? Comment ce temps va-t-il être intégré dans leur emploi du temps (temps de trajet pour trouver une borne + temps de charge) ?
À ces questions… point de réponse ! Chez CANON, pour la politique véhicule, comme pour le reste (UNITY…), on préfère mettre la charrue avant les bœufs ! Bien sûr, il aura été proposé de créer une « commission véhicules » afin d’évoquer notamment ces questions sans réponses. Mais d’ores et déjà, la Direction a prévenu qu’elle n’infléchira pas sa politique. Lorsque l’on voit l’absence totale de négociations lors des NAO 2024 et 2025, il risque d’y avoir peu de choses à attendre de cette commission…
Et si, comme vos élus le craignent, la politique véhicules est sous-traitée à terme à un partenaire extérieur (comme pour Business Ops, le service Technique, le parc clients du réseau Direct…), il n’y aura plus aucune chance de voir les choses évoluer dans le bon sens.
Vous l’aurez compris, nous n’avons pas encore fini de parler « bagnoles », notamment pour la mise en place des frais réels pour le véhicule de fonction demandée par la CGT (comme c’est le cas chez Konica Minolta par exemple…) : une ligne dans le « brut » et une ligne dans le « net » sur la fiche de paye plutôt que la ponction mensuelle (et exponentielle…) actuelle serait en effet beaucoup plus juste mais la Direction refuse car « cela va couter de l’argent à l’entreprise ». Elle préfère, bien sûr, continuer à siphonner tous les mois les possesseurs de véhicule de fonction et bénéficier des exonérations fiscales, des baisses sur les frais d’essence et les mensualités de locations de véhicules électriques (car un véhicule électrique coute beaucoup moins cher à l’entretien qu’un thermique) ! Bref, rien de nouveau sur le sujet. La CGT avait déjà évoqué la problématique des véhicules d’entreprise en… novembre 2023. Force est de constater que ce nouveau virage pris par la Direction risque bel et bien d’électriser les prochains débats !
En effet, la commission « Véhicules », composée d’un élu de chaque organisation syndicale et de la direction, devrait se tenir prochainement, afin de de mettre sur la table les différentes problématiques et, nous l’espérons quand même, trouver des solutions qui conviennent au plus grand nombre.