Quel avenir
pour Business Ops ?
Tout commence avec la présentation, au CSE, d’un nouvel ensemble d’applications, nommé PearChain, destiné à remplacer les outils utilisés actuellement par les équipes Business Ops et Finance de la division DS. Un lancement opéré sous couvert d’une volonté de modernisation dans le cadre d'un projet européen nommé « OPT ».
Rien de bien étrange, à première vue, dans une entreprise où l'on s’empresse de changer les outils et les process en permanence, histoire de maintenir un état d’insatisfaction et de stress permanent au sein des équipes terrain. A défaut d’améliorer la productivité et le bien-être au travail, cette politique exaspérante justifie la prétendue utilité de nos Top Managers et la pérennité de leurs emplois.
Là où ça se corse, c’est quand on s’aperçoit que ce projet ne répond pas aux besoins de Canon France et s'inscrit dans la continuité d'un programme de longue date destiné à normaliser, harmoniser et automatiser les procédures de travail des équipes administratives à travers toute l’Europe.
En 2014, la première étape de ce vaste plan avait entrainé la centralisation des activités administratives de province sur le Siège parisien et l’automatisation de nombreux process (comme la commande des pièces détachées par exemple). Ce programme avait engendré la suppression de nombreux emplois. Les équipes avaient dû, au préalable, effectuer le travail de nettoyage et de transfert des données nécessaire à l’arrêt de leur activité en région. La liquidation avait été organisée à la hussarde, sous couvert d’un plan de licenciement collectif, pudiquement appelé Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE).
A en croire l’analyse réalisée par l’expert du CSE, le projet actuel pourrait bien être le passage obligé d’une nouvelle étape, visant à centraliser et automatiser une partie des activités de Business Ops et Finances au niveau Européen. A ce titre, le nom du projet Européen est parlant. Il indique clairement que les activités concernées ont vocation à être effectuées par une équipe unique : OPT signifie en effet « One Process & Practice, one Team » pour « une seule procédure, une seule façon de travailler, une seule équipe ».
La centralisation des services au niveau européen a d’abord été initiée par Rokus Van Iperen, au cours de divers plans de réorganisation touchant des métiers et des divisions différentes. Tous se sont soldés par des réductions de personnel.
Par ailleurs, on constate qu'aucune modification de l’organisation n’accompagne l'implémentation de ces nouveaux outils dont l’architecture globale permettrait pourtant la gestion des comptes clients, de bout en bout, par un seul gestionnaire. Ce nouvel ensemble d’outil a-t-il vocation à rester longtemps piloté par les équipes locales ?
Pour couronner le tout, la mise en œuvre du projet OPT tombe vraiment très mal, dans une période très compliquée, car les services administratifs sont déjà débordés de travail et totalement déstabilisés par l’arrivée imminente de deux autres projets majeurs : PIOT et PEGASE.
La direction a-t-elle décidé de d'orchestrer une démotivation générale des équipes administratives pour mieux les préparer au départ ? L'année 2021 apportera sûrement des réponses à ces questions troublantes.