La CGT Canon

Enquête BIS,
suite et fin ?

ENQUETE CONSULTANTS ET EXPERTS PROJET BIS : LA SUITE

Lors de notre communication mensuelle de mars, dans notre article intitulé « Enquête CSSCT Experts & Consultants », nous vous avions fait part des conclusions de l’enquête menée par la CSSCT sur la division BIS.

Les membres de la commission concluaient que « le rapport produit par le préventeur est trop modéré et qu’il ne rend pas compte des situations gravissimes qu’ils ont constatées ».

Le rapport a donc été revu et une nouvelle présentation a été faite en CSE ordinaire du 15 avril avec des préconisations visant à pallier les conditions de travail alarmantes constatées pendant l’enquête et notamment :
- le renforcement du coaching et des compétences managériales
- le remplacement des absents, notamment en cas de longues maladies
- le strict respect des temps de déconnexion en dehors des heures de travail
- la tenue d’une réunion de service bimensuelle avec l’ensemble des acteurs de la division BIS, notamment les commerciaux, consultants et experts projets, pour échanger sur les actions d’amélioration.

S’agissant de l’outil KIMBLE, les experts et consultants, qui connaissent les spécificités de chaque projet, considèrent que le nombre d’heures estimé, par projet, est systématiquement sous-évalué. Ils ne sont malheureusement pas écoutés et aucun manager ne prend la responsabilité de modifier ces données pour faire coïncider la durée de travail estimée et le temps de travail réel.

Pour rappel, KIMBLE est un outil destiné à justifier des heures de travail facturées aux clients. Lorsqu’un projet est vendu, le nombre d’heures et le coût sont paramétrés dans KIMBLE ; impossible alors de modifier ces paramètres car KIMBLE se bloque. Admettons qu’un projet mis à l’étude ait été estimé à 20 heures de travail pour un coût de 1000 euros. Si ce projet prend finalement 30 heures et coûte 1500 euros, ce ne sont pas moins de 10 heures de travail qui ne seront pas comptabilisées par KIMBLE !

Il revient alors aux experts et consultants de compenser les problèmes liés à l’utilisation de KIMBLE en effectuant des heures supplémentaires non comptabilisées et souvent prises sur le temps personnel. Cette dérive courante aggrave encore des conditions de travail déjà dégradées.

Vos élus CGT dénoncent les abus qui résultent du détournement de l’outil KIMBLE et qui contraignent les équipes à travailler pendant leurs soirées, leurs weekends et leurs congés. Le travail dissimulé est un délit qui correspond, pour un employeur, à la non-déclaration intentionnelle de l'activité d'un salarié.

Des préconisations spécifiques à KIMBLE ont cependant été définies à l’issue de l’enquête, telles que :
- la validation des spécifications vendues au client par les Experts Projet avant signature ou leur accord sur les stratégies commerciales mises en œuvre
- un effort de pédagogie sur l’utilisation de l’outil KIMBLE et si nécessaire, l’élaboration d’un mode de fonctionnement compris et acceptable par tous de façon à intégrer une meilleure reconnaissance du travail réellement exécuté
- l’intégration de tous les acteurs d’un projet (notamment des Experts Projets) en amont des réalisations (projet avant-vente)
- la quantification des écarts entre les temps d’activité réels et les temps indiqués dans KIMBLE pour chaque projet.
- le rappel, aux managers et aux utilisateurs, que KIMBLE n’est pas un outil de décompte du temps de travail, que toutes les tâches ne sont pas forcément décomptées dans cet outil qu’aucune activité professionnelle ne doit se faire en dehors du temps de travail.

Vos élus CGT resteront vigilants à la mise en œuvre de ces préconisations et au respect du droit du travail. Ils n’hésiteront pas à saisir l’inspection du travail si cette situation devait perdurer.