La crise...
de confiance !
Depuis des années, Canon France est sans cesse ébranlée par des bouleversements de grande ampleur : filialisation, dé-filialisation, fusion, restructuration, réorganisation, désorganisation, externalisation, cession, acquisition, fermeture de site… Les Dirigeants se succèdent en imposant leur style de management : pyramidal, vertical, transversal, matriciel, en silo, centralisé ou « clustérisé » ; le personnel subit et s’adapte, tant bien que mal, aux nouvelles modes imposées par l’époque.
La crise sanitaire et économique engendrée par la pandémie a compliqué la situation et accéléré le rythme des transformations mais dans quelle proportion ?
Pour TNS Sofres, qui a réalisé une étude d'impact pour l'agence de communication Chaïkana, la crise actuelle permet surtout aux entreprises de légitimer leurs dernières stratégies de restructuration. L’enquête réalisée auprès de 1000 salariés d’entreprises diverses donne un éclairage singulier sur la façon dont sont vécus ces chamboulements.
Malgré le choc subi depuis un an, 76% des français considèrent que les entreprises ont peu ou pas souffert de la crise, ils se sentent un peu fragilisés (45%), voire pas vraiment concernés (40%). Ils voient la pandémie comme une justification des politiques de rigueur engagées par leurs dirigeants, ou comme un accélérateur du changement.
Dans l’ensemble, 53% des salariés estiment que la communication est plutôt manipulatrice, 65% déclarent n’être ni plus fiers, ni moins fiers de leur entreprise et 46% jugent que la communication interne a affaibli le lien qui existait entre eux et leurs dirigeants. Au final, 47% des salariés n’ont « plutôt pas » ou pas du tout confiance dans la direction de leur entreprise et, pour 72%, l’ambiance et le climat interne se sont nettement dégradés.
On constate plus ou moins la même tendance côté cadres, dont 49% considèrent que la communication interne est manipulatrice, 38% pensent qu’elle a affaibli le sentiment d’appartenance et 40% qu’elle a affaibli l’image de marque de la société. 57% des cadres estiment que de bonnes dispositions ont été prises et 40% que le top management a été à l’écoute du personnel. 56% considèrent que la stratégie d’entreprise permet d’avoir confiance en l’avenir et 53% qu’elle est motivante.
L’éloignement engendré par la généralisation du télétravail et les vagues de confinement amène 85% des salariés à considérer que le lien avec leur responsable hiérarchique direct est essentiel ou important et qu’il est vital de recevoir plus d’informations sur la stratégie. En conséquence, 78% du personnel se déclare en faveur d’une prise de parole directe, en personne, des dirigeants de l’entreprise, au détriment des emails et des articles sur l’Intranet.
L’analyse de l’étude montre que les salariés français sont en attente de transparence, de pédagogie, de conviction mais aussi d’humilité, de cohérence et de convivialité. Ils attendent également des engagements vis-à-vis de la responsabilité sociale, sociétale et environnementale de leur entreprise pour apporter une valeur éthique à leur activité.
Le monde du travail est clairement en attente d’un nouveau modèle d’entreprise, porteur d’une vision du lendemain à la fois claire, responsable et crédible, un modèle qui respecte l’humain dans toute sa diversité et qui permette aux cadres de s’investir, de motiver, de croire et de faire croire à nouveau en l’avenir.
Pour vos élus CGT, il est temps d’en finir avec le stress permanent, la pression du rendement, la course au modernisme, l’archaïsme des modes de pensée, les surcharges de travail, les diminutions d’effectifs, les restrictions budgétaires, les objectifs toujours en hausse, les moyens toujours en baisse, les procédures toujours plus contraignantes et le couperet toujours prêt à tomber !