La CGT Canon

L'AVIS du CSE

La consultation annuelle sur la politique sociale et les conditions de travail chez CANON France a été lancée le 18 mars. Elle a été scindée en 3 volets différents dont deux ont été clôturés lors du CSE extraordinaire du jeudi 27 mai dernier, le troisième sera lancé à l'automne. En s’appuyant sur les rapports de l’expert du cabinet SECAFI et sur les documents produits par la Direction, le CSE a rendu des avis distincts.

Volet formation professionnelle :

Les élus constatent pour 2020 que l’effort de formation consacré par CANON France est faible alors que la crise sanitaire et le contexte actuel de plan, de relance a fait naître des besoins d’adaptation supplémentaires et cruciaux pour le maintien et l’évolution professionnelle des salariés.

Pire, les élus alertent sur le fait que c’est le salarié qui a tendance à se substituer à CANON France pour financer sa formation en mobilisant systématiquement son CPF ou le FNE pour des formations d’adaptation ou de maintien dans le poste (notamment pour les formations en anglais).

Dans l’ensemble, les élus ont constaté une baisse drastique du nombre de formations et un effondrement des heures de formations alors que de nouveaux besoins se font sentir et que les besoins antérieurs à la crise sont toujours d’actualité. Quasiment un salarié sur deux n’a pas bénéficié de formation en 2020, ce qui explique que les formations techniques et managériales sont en forte baisse par rapport à 2019.

Les élus estiment que CANON France ne se donne pas les moyens nécessaires pour maintenir et développer l’employabilité du personnel et contredit l’ambition de la Direction de placer « l’humain au cœur de ses développements ».

Quant aux perspectives pour 2021, avec un budget en baisse de 50% par rapport à 2019, les élus s’alarment du fait que CANON France semble avoir fait le choix de renoncer au développement des compétences et s’adapte pas aux enjeux déterminants de demain.

Version intégrale de l’avis

 

Volet Santé, Sécurité et Conditions de travail :

Les élus ont constaté que la démarche de l’entreprise pour prévenir les risques professionnels était purement théorique et ne permettait pas de descendre au niveau des réelles situations de travail et ne permettait donc pas d’établir de plan complet.

La prise en compte des risques se fait sans impliquer les principaux intéressés, managers et opérationnels, et sans associer les salariés aux réflexions décisives en la matière. En conséquence, la plupart des mesures sont inadaptées car elles sont décorrélées de la réalité et des difficultés vécues par le personnel.

Les élus considèrent notamment qu’un effort important doit être réalisé pour adapter la charge de travail au potentiel humain. La surcharge constatée dans de nombreux services place les salariés en situation d’insécurité chronique.

Par ailleurs, l’organisation du travail en silos, décriée depuis des années dans l’enquête « Your Voice », nuit à la coopération entre services, à la qualité du travail et à sa santé du personnel. Le CSE demande qu’un réel effort soit entrepris pour développer un nouvel esprit de coopération.

Version intégrale de l’avis

 

Le CSE a également rendu son avis dans le cadre de la consultation sur les Orientations Stratégiques de l’entreprise pour 2021. Cette consultation intervient dans un contexte particulier, du fait de la crise économique et sanitaire que nous connaissons mais également dans la perspective d’un nouveau projet de licenciement économique collectif pour motif économique.

Malgré une décroissance continue, le groupe CANON opte pour une stratégie offensive orientée vers le renforcement de la relation client, l’expansion géographique et la collaboration avec les autres sociétés du groupe (Axis, CANON MEDICAL…).

Alors que CANON France est sur le point de mettre en œuvre son plan de relance, la question des orientations stratégiques trouve tout son sens et montre que les ambitions visées par CANON EUROPE ne trouvent pas écho au sein de la filiale française qui a décidé de faire tout l’inverse (abandon de territoires entiers, interdiction de collaborer avec les autres sociétés du groupe, éloignement de ses clients…). Seul l’aspect de la maîtrise des coûts semble avoir trouvé sa place chez CANON France, rendant plus difficile encore le gain de parts de marché, du fait d’une présence réduite des commerciaux et techniciens sur les territoires.

Cette stratégie opère comme une véritable marche arrière et laisse encore moins de perspectives aux salariés qui voient les effectifs fondre depuis plusieurs années, au fil des PSE et des PDV, sans que la « compétitivité de l’entreprise » ne semble s’améliorer.

Pourtant, il existe des perspectives d’évolution.

Version intégrale de l’avis