Projet de "relance"
Dernier acte
Après plus de trois mois de consultation, de réunions, d’analyses et de négociation sur un projet d’accord, l’heure est venue pour les élus de se prononcer sur le projet de relance proposé par la direction.
Le CSE devra en effet rendre son avis en séance plénière le 04 juin prochain.
Durant cette période d’information et consultation, vos élus sont passés par différentes phases. D’abord abasourdis et en colère face à ce énième projet de suppressions d’emplois, dégoûtés de voir une entreprise avec tant de potentiels se déliter, se séparer de ses forces vives, de ses ressources, de ses compétences et de tant de collaborateurs qui ont contribué à faire la richesse de Canon France.
Quel gâchis ! Alors qu’il y a tant à faire ! L’abandon de territoires entiers en province alors qu’il existe tant d’opportunités pour développer le chiffre d’affaire et générer du profit ; tout ça balayé d’un revers de main. Nos dirigeants semblent ne plus vouloir se battre ni insuffler une dynamique de croissance et l’envie de prospérer à leurs troupes. Ils préfèrent céder les contrats si durement acquis ; passer la main.
Comment dans ces conditions, espérer un retour à la croissance, voir du positif, se donner l’envie d’y croire, avoir encore de l’ambition, alors que CANON France se déshumanise un peu plus chaque jour.
La négociation de ce projet de relance a été menée comme une bataille par vos élus, leur avocat et les experts du cabinet SECAFI. Ils se sont tous acharnés à empêcher la casse au maximum, exiger des réponses sur les zones troubles du projet (catégories professionnelles, métiers passerelles, avenir des régions, conditions de travail futures…) et alerter la direction sur les risques d’un tel projet.
Vos élus ont également bataillé pour augmenter les moyens financiers dédiés au projet, obtenant ci et là quelques avancées sur des aspects tels que les moyens alloués aux formations dans le cadre du congé de reclassement ou la mobilité interne et externe (déménagements, mutations). Mais ces points d’avancement s’avèrent, in fine, très nettement insuffisants au regard des moyens du groupe CANON.
La question des risques sociaux et psychiques se pose pour ceux qui seront désignés pour quitter l’entreprise, mais se pose également la question des conditions de travail de ceux qui vont rester. Et c’est là que le bât blesse car CANON France a été sommée par la DRIEETS de revoir son projet sur cet aspect. Vos élus, toutes tendances confondues, estiment que CANON France ne met pas les moyens nécessaires pour prévenir les risques pour la santé et la sécurité qui sont induits par le projet. L’analyse RPS est superficielle et les dispositions visant à la résolution, l’anticipation, la prévention ou l’atténuation des risques sont nettement insuffisantes.
Alors voilà, quel que soit l’avis du CSE, quelles que soient les préconisations et mises en garde des élus, la Direction compte bien mettre en œuvre son projet de « relance » avec toutes les conséquences que vous connaissez déjà trop bien.
A ce stade, nous espérons encore que l’Inspection du Travail aura été suffisamment éclairée par les différents échanges avec les représentants du personnel pour ne pas homologuer, en l’état, un projet de PSE qui fait peser tant de dangers sur les salariés CANON.