La CGT Canon

Pour une échelle
MOBILE des salaires

Il y a des années que le partage de la valeur ajoutée profite de moins en moins aux salariés et de plus en plus au patronat. L’une des raisons majeures de cette évolution est la déconnexion des augmentations générales et de l’inflation. C’était déjà le cas avant la crise sanitaire et la guerre en Ukraine, mais c’est encore plus criant avec l’inflation à 6% que nous subissons actuellement.

L’enjeu du maintien du pouvoir d’achat est crucial et il est au cœur des dernières mobilisations mais il touche plus fortement les salariés et les couches sociales les plus fragiles.

Pour l’économie du pays, c’est aussi une urgence, car l’austérité salariale combinée à une forte augmentation des prix des biens et services les plus indispensables freine la reprise et contribue à accentuer le déséquilibre entre capital et travail. L’économie a besoin d’être soutenue par la consommation des ménages.

Les résultats d’un sondage réalisé par l’IFOP au mois d’octobre sont sans appel. 87% des personnes interrogées sont en accord avec la proposition suivante : Vous personnellement, souhaitez-vous que les salaires soient indexés sur l’inflation comme c’était le cas jusqu’en 1982 ?

Face à cette montée en puissance des revendications salariales, on commence à nous seriner la même petite musique selon laquelle les revalorisations salariales risqueraient d’alimenter une boucle prix-salaire où la hausse de l’un alimente celle de l’autre. Et les néolibéraux de pousser des cris d’orfraie à l’idée de devoir oublier les critères de convergence du traité de Maastricht qui encadrent strictement l’inflation parmi les États membres.

Bien évidemment, les salaires - mais pas seulement - entrent dans la composition des prix, des biens et des services qui varient à la hausse ou à la baisse dans le cadre d’une économie de marché. Il est donc logique que les prix augmentent pour financer les hausses de salaire.

Logique, mais pas automatique si l’on regarde les dernières décennies durant lesquelles le pouvoir d’achat des salaires a stagné, voire diminué pour certains ménages, tandis que les prix ont augmenté́. Et lorsqu’on regarde 40 ans en arrière, depuis l’abandon de l’échelle mobile des salaires, le recul de la part des salaires dans la richesse produite a été estimé à 1 500 milliards d’euros !

Il est donc urgent de remettre en place une échelle mobile des salaires indexée sur l’inflation et corriger la dérive de ces dernières décennies en portant le SMIC à 2000 euros brut.