Pour nos SALAIRES
et nos RETRAITES
Selon les données de la DARES, l’inflation atteint 6,1 % fin août 2022 ; cela a pour conséquence le recul du salaire de base de toutes les catégories socio-professionnelles :
• - 2,3 % pour les employés,
• - 2,7 % pour les ouvriers,
• - 3,6 % pour les professions intermédiaires et
• - 3,7 % pour les cadres.
Et, en effet, Canon France a augmenté votre salaire de 3 % en avril dernier. Dans le même temps, si l'inflation atteint 6 %, votre revenu réel aura donc diminué de 3 %. Seul le « salaire réel » permet de vraiment mesurer le pouvoir d'achat.
Nous demandons des augmentations générales pour sortir de l'impasse.
Pour la CGT, il est primordial de parler de « salaire réel » plutôt que de primes ou de mesures individuelles, la CGT prône des augmentations pour tous. Seules de telles mesures sont justes et efficaces pour le pouvoir d'achat. Il faut, dans un premier temps, garantir que les salaires soient indexés sur l’inflation. Chez Canon nous n’en sommes pas là. À la suite des demandes de la CGT de renégocier des réajustements de salaires pour tous, la Direction s’est donnée jusqu’à la fin de l’année pour réfléchir et n’exclut pas de se pencher également sur la possibilité de verser la Prime Macron, sous réserve de bons résultats économiques.
Justement, la « prime Macron » ?
Les employeurs pourront verser jusqu’à 3 000 euros (ou 6 000 en cas d’accord d’intéressement) exonérés d’impôts et de cotisations et contributions sociales, aux salariés touchant moins de 3 fois le SMIC. Outre l’iniquité de cette prime, qui dépend du bon vouloir des dirigeants d’entreprise, et qui ne participe pas au financement de la protection sociale, il est à noter que son montant moyen, entre 2019 et 2022, s’est élevé à 542 euros ! Peut mieux faire…
Chez Canon, l’accord PEPA, signé en mars 2022, a permis le versement d’une prime de… 400 € pour les salariés ayant une rémunération annuelle brute inférieure à 1,5 fois la valeur annuelle du SMIC, et de 200 € pour les salariés ayant une rémunération annuelle brute comprise entre 1,5 fois et 2,5 fois la valeur annuelle du SMIC.
Outre le versement de la prime, la CGT réclame une réelle politique salariale, basée sur l’indexation automatique des salaires et des minima de branches, ce qui serait plus réaliste et permettrait ainsi de compenser les effets d’une inflation galopante.
Et ailleurs, comment ça se passe ?
Depuis bientôt deux ans, le gouvernement invite les entreprises "qui le peuvent" à augmenter les salaires. Force est de constater que l’appel n’est pas toujours suivi des faits. Le conflit chez Total Energie est devenu un symbole au vu de la situation financière de l’entreprise.
Chez Géodis, le mouvement fait moins de bruit que dans les raffineries, mais à Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine, les ouvriers sont en grève reconductible depuis le lundi 17 octobre. La grève est suivie à plus de 75 %. Les ouvriers ont été rejoints par les agents de maîtrise. Dans cette filiale de la SNCF, les manutentionnaires plafonnent légèrement au-dessus du SMIC. La direction multiplie les avances sur salaire dès le 15 du mois. En 2021, l’entreprise a réalisé 948 millions de bénéfices, soit une hausse de 33 % comparé à 2020. Les grévistes exigent un partage des richesses et revendiquent une hausse des salaires à hauteur de 150 euros, une revalorisation des primes, ainsi qu’un rattrapage de 100 euros pour les bas revenus. Le mouvement fait tache d’huile.
Depuis la semaine dernière, chez L’Oréal, les salariés se mobilisent également. Ils revendiquent une nouvelle hausse de 5 % des salaires en cette fin d’année après les 2,6 % accordés en janvier dernier. La direction se cache derrière des promesses de hausse de l’intéressement et de la participation.
Les salariés de Trisalid, filiale du groupe Veolia en charge de la gestion de l'usine de traitement des ordures ménagères de Saran, près d’Orléans, ont cessé eux aussi le travail en début de semaine. Ils réclament une hausse des salaires de 10 %, une prime pour compenser la hausse des carburants, et une augmentation des effectifs.
Les salariés du médico-social poursuivent également à travers la France leur mouvement pour la reconnaissance des métiers du soin et du lien et l'amélioration des conditions de travail comme chez Elsan à Saint Omer (62), la clinique Jules Verne à Nantes (44) ou encore à l'EPHAD d'Ormesson ( 94).
Les agents des services publics sont également mobilisés. Le syndicat CGT des territoriaux de Cherbourg, a organisé cette semaine plusieurs assemblées générales pour aller à la rencontre des agents et pour exiger des revalorisations salariales et l’amélioration des conditions de travail.
Dans la métallurgie, chez Safran Lisi, la Sabena, Montupet, AIA ou dans le commerce de bricolage, chez Castorama, Leroy Merlin ou Brico Dépôt ou dans les enseignes de l'alimentation (Carrefour, Monoprix), les mouvements de salariés se multiplient aussi pour les salaires. Des mobilisations payantes !
Chez EDF, après "une mobilisation historique", la CGT a signé un accord sans précédent. Les mesures salariales négociées pour la branche IEG et EDF permettent des hausses de salaires de 200 € par mois.
Dans l’agroalimentaire (les sucreries Tereos), les salariés ont gagné une augmentation de 70 euros par mois, en plus des 3,2 % promis par la direction. Pour les plus bas salaires, cela représente une hausse de 7,7 % et de 6,5 % pour les techniciens et agents de maîtrise. Sur le site Lactalis de Lons-le-Saunier (Jura), c’est 7,2 % d’augmentation de salaire contre les 5,2 négociés à l’échelle du groupe que les salariés ont arraché. Dans le groupe Marie ( surgelés), les salariés ont gagné 6,9 % d’augmentation, 8 CDI et une modification substantielle de l’organisation du travail, leur permettant de ne plus travailler qu’un samedi par mois, au lieu de trois, sans perte de salaire.
Les salariés de l’usine Photonis, spécialisée dans les systèmes de vision nocturne à Brive (19), ont arraché, après 6 jours de grève à l’appel de l’intersyndical, 6,4% d’augmentation des salaires jusqu’à 2200 €.
Chez STRAN (transports), après un premier mouvement de grève en février dernier, les salariés ont cessé de nouveau le travail du 11 au 14 octobre. Ces deux mobilisations massives ont permis de bousculer le protocole pluriannuel. En février, la grève avait permis d’obtenir une prime pouvoir d’achat de 340 €. Ce mois-ci, les salariés ont gagné une revalorisation supplémentaire du point à hauteur de 3 % avec effet au 1er novembre ainsi qu’une prime de partage de la valeur de 400 € net.
Ces mobilisations débouchent sur des avancées salariales.
La CGT Canon se mobilise pour défendre vos salaires et vos retraites.