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Situation actuelle |
Loi de Sécurisation de l'Emploi |
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Accords de maintien dans
l'emploi |
Non prévu. |
En cas de "graves difficultés
conjoncturelles", un employeur pourra conclure, pendant 2 ans
maximum, un accord avec des syndicats représentant plus de 50% des
salariés pour "aménager" temps de travail et rémunération
(sans diminuer les salaires en dessous de 1,2 Smic).
Il sera demandé aux dirigeants de
l'entreprise des "efforts proportionnés à ceux demandés à l'ensemble
des salariés". Dix refus individuels sanctionnés de licenciements ne
déclencheront plus un plan social. L'entreprise s'engage à maintenir
l'emploi, sous peine de dommages et intérêts versés aux salariés.
En cas de refus le salarié est
licencié pour motif économique et bénéficie des mesures d'accompagnement prévues par
l'accord sans que cela entraine un plan social. |
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Procédures d'information et
consultation |
Le CE doit
disposer des éléments nécessaires et d'un délai d'examen
suffisant pour rendre un avis éclairé.
En cas de litige, l'employeur peut
saisir le TGI pour obliger le CE a rendre son avis. |
Les avis du CE devront être rendus dans
des délais fixés à l'avance. Passé ce délai, le CE est
réputé avoir rendu un avis négatif
S'il ne dispose pas des éléments
suffisants pour se prononcer le CE peut saisir le TGI mais cette
saisine ne prolonge pas le délai du CE pour rendre son avis
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Expertises |
Le comité peut mandater un expert,
payé par l'employeur afin qu’il apporte toute analyse utile pour
préparer les négociations. |
La durée de la mission de
l'expert et le délai dans lequel il peut demander les informations
nécessaires sont fixés par accord ou par décret.
Le CE contribue au financement de
l'expertise à hauteur de 20% dans la limite du tiers de son
budget annuel |
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Mobilité interne |
Possibilité pour un salarié de refuser une mobilité interne
proposée par son employeur si son contrat de travail ne le mentionne
pas. |
Si
l'entreprise passe un accord avec les syndicats, celui-ci peut
prévoir une mobilité géographique obligatoire (à salaire ou
classification maintenus) mais doit respecter la vie personnelle et
familiale du salarié.
Parmi les mesures d'accompagnement, la "
participation de l'employeur à la compensation d'une éventuelle
perte de pouvoir d'achat et aux frais de transport ".
En cas de refus le salarié est
licencié pour motif économique et bénéficie des mesures d'accompagnement prévues par
l'accord sans que cela entraine un plan social. |
Mobilité externe "sécurisée" |
Prévu uniquement dans le cadre d'un
congé de mobilité externe, proposé par l'employeur en cas de
difficultés économiques, d'un congé sans solde, d'un congé de
création ou de reprise d'entreprise. |
"Mobilité volontaire sécurisée": si
l'employeur est d'accord, un salarié d'une entreprise de plus de 300
personnes peut aller "exercer une activité dans une autre
entreprise" avec l'assurance de retrouver son emploi ou un "emploi
similaire" en cas de retour. Un retour anticipé du salarié, possible
à tout moment avec l'accord de l'employeur, doit intervenir "dans un
délai raisonnable". |
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Consultation des instances
représentatives du personnel |
Obligation de consulter le CE (et/ou le CHSCT)
à des échéances fixées par le code du travail sur des sujets tel que
la formation professionnelle, les salaires effectifs, la durée
effective, l’organisation du temps de travail, la situation comparée
des hommes et des femmes, la durée et l'organisation du temps de
travail, la mutuelle, la prévoyance, l'épargne salariale, les
perspectives économiques, l'évolution de l'emploi, l'insertion des
travailleurs handicapés, etc. |
L'obligation de consulter le CE est
remplacé par la constitution d'une base de données
économiques et sociales unique (investissements, fonds propres,
endettement, éléments de rémunération des salariés et dirigeants)
pour les entreprises de 300 salariés et plus.
Mise en place d'une obligation d'informer et de consulter
le CE sur les orientations stratégiques de l'entreprise (et sur l'utilisation du crédit
d'impôt compétitivité-emploi (CICE), avant le 1er juillet de chaque
année). |
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Procédures de
licenciement économique
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La procédure de licenciement et le PSE
sont encadrés par le code du travail.
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La procédure de licenciement économique
et le contenu du PSE peuvent
être fixé :
-
soit par accord collectif majoritaire et validé par la DIRECCTE
(direction du travail).
- soit par un document unilatéral élaboré par l'employeur et homologuée par
la DIRECCTE.
L'absence de réponse de la DIRECCTE dans les 21
jours vaut homologation.
L'accord peut prévoir des
dispositions moins favorables que le code du travail en laissant
à l'employeur le choix des mesures qu'il contient.
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Demande d'information |
Le délai dont dispose
l'expert du CE pour adresser sa première série de demande
d'informations à l'employeur est de 21 jours. L'employeur doit lui
répondre dans un délai de 15 jours. |
L'expert du CE a 10 jours pour
demander les document dont il a besoin, l'employeur a 8 jours pour
y répondre.
L'expert a 10 jours pour demander
des informations supplémentaires à l'employeur qui y répond
dans les 8 jours.
L'expert remet son rapport 15 jours
avant la dernière réunion prévue par la procédure, sans report
possible.
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Critères d'ordre
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Les critères d'ordre de licenciements doivent tenir compte
des éléments suivants :
- les charges de famille du salarié,
- l'ancienneté du salarié
- toute situation rendant la réinsertion professionnelle
spécialement difficile,
- qualités professionnelles appréciées par catégorie.
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Les critères d'ordre de licenciements
ainsi que le périmètre d'application sont fixés par l'accord
collectif (ou unilatéral), le chef
d'entreprise aura la
possibilité de " privilégier la compétence professionnelle ". |
Délais
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Délai maximum pour la tenue des deux réunions de consultation
du comité d'entreprise en fonction du nombre de licenciements
projetés :
< 100 :
14 jours
entre 100 et 250 : 21 jours
> 250 :
28 jours
Le CE rends son avis quand il est en
possession de tous les éléments nécessaires. |
Délai maximum pour que le CE rende
son avis en fonction du nombre de licenciements projetés :
< 100 :
2 mois
entre 100 et 250 : 3
mois
> 250 :
4 mois
Passé
ce délai le CE est réputé avoir été consulté.
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Contestation
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En cas d'abus, l'entreprise peut saisir le TGI pour obliger
le CE à rendre son avis.
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En cas d'irrégularité le CE doit
saisir le juge administratif dans un délai de 2 mois. Le
tribunal administratif se prononcera sur la forme (pas sur le fond).
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Prud'hommes |
Contestation des licenciements devant
les Prud'hommes. |
Pour les licenciements individuels,
le salarié qui conteste son licenciement peut conclure aux
prud'hommes un accord mettant fin au litige selon un "barème
d'indemnités" préfixées à l'ancienneté. S'il ne veut pas de
conciliation, le juge reste souverain.
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Délai de recours |
Un salarié peut réclamer des dommages et
intérêts pour licenciement injustifié pendant cinq ans. |
Les délais de prescription sont
réduits à deux ans, (sauf dans certains cas : réparation des dommages corporels
ou des discriminations...) |
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Taxation des CDD |
Taux des contributions patronales à
l'assurance-chômage égal à 4% de la portion de salaire brut dans la
limite de 4 fois le plafond de la sécurité sociale (2,4% pour les
contributions salariales). |
Ajout d'une cotisation chômage
employeurs supplémentaire sur les CDD courts de "surcroît d'activité" (+3%
pour un CDD de moins d'un moins, +1,5% pour un CDD entre un et trois
mois et +0,5% pour les CDD dits d'usage utilisés dans des secteurs comme
l'hôtellerie et les instituts de sondage).
En échange, exonération de ces mêmes
charges pendant trois à quatre mois (selon la taille de
l'entreprise) pour l'embauche d'une personne de moins de 26 ans en
CDI |
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Temps partiels |
Pas de durée minimale.
Le nombre d'heures complémentaires ne peut être supérieur au dixième
de la durée hebdomadaire ou mensuelle de travail prévue par le
contrat. Mais un accord de branche étendu, une convention ou un
accord d'entreprise ou d'établissement peut augmenter le nombre
d'heures complémentaires (jusqu'à 1/3 de la durée prévue au
contrat), donnant lieu à une majoration de salaire de 25 %. |
A compter du 1erjanvier 2014,
ces contrats devront être au minimum de 24 heures par semaine, sauf
dérogations (accord de branche garantissant des horaires groupés et
réguliers, demande du salarié) et cas des étudiants et particuliers
employeurs. Rémunération majorée de 10% (pour les deux ou trois
premières heures), puis de 25% les suivantes. Obligation de prévoir
des contreparties spécifiques, par accord de branche, en cas de
dérogations aux limites horaires. |
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Effets de seuil |
Obligation d'organiser des élections
professionnelles lorsque l'entreprise atteint 11 salariés (DP)
ou 50 salariés (CE) dans les 45 jours. |
En cas de franchissement du seuil de
11 à 50 salariés, l'employeur disposera d'un délai de 90
jours suivant le jour d'affichage pour organiser les
élections professionnelles.
En cas de franchissement du seuil de 50 salariés, l'employeur
aura un an pour se conformer aux obligations d'information et
de consultation du CE. |
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Complémentaire santé |
Aucune obligation |
Toutes les entreprises devront proposer
d'ici le 1er janvier 2016 une complémentaire à leurs salariés, dont
elles assureront "au minimum la moitié du financement".
Actuellement, 52% des salariés bénéficient d'un contrat
d'entreprise. |
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Portabilité des droits Santé et
Prévoyance |
Durée de
neuf mois pour la
couverture de frais de santé et de prévoyance |
En cas de cessation du contrat de
travail, les salariés qui sont couverts par une complémentaire santé
(maladie, maternité) et une prévoyance (décès, incapacité,
invalidité) continueront de bénéficier de ces couvertures pendant
une durée limitée et à titre gratuit pendant 12 mois.
Cette portabilité est étendue aux ayants
droit du salarié qui bénéficient effectivement des garanties à la
date de la cessation du contrat de travail. |
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Compte personnel de formation |
Non prévu |
Principe d'un "compte personnel de
formation", comptabilisé en heures, transférable, alimenté de 20
heures par an dans la limite de 120 heures (DIF), utilisable par les
chômeurs et pouvant être abondé par l'Etat ou la Région. |
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Droits rechargeables |
Non prévu |
Il s'agit de permettre aux chômeurs de
conserver leurs reliquats de droits quand ils retrouvent un emploi
avant d'avoir consommé toutes leurs allocations. Les partenaires
sociaux devront en définir les conditions lors de la renégociation
fin 2013 de la convention assurance-chômage. |
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Contentieux et litiges |
Tout licencié pour motif économique a le
droit de contester son licenciement devant le conseil des
Prud'hommes, dans un délai de 12 mois (si précisé dans notification
de licenciement) ; à défaut
cinq ans. |
Le délai de contestation aux prud’hommes
est réduit à deux ans pour tout litige concernant l’exécution
du contrat et à trois ans pour tout litige concernant les salaires.
Une nouvelle procédure de
conciliation aux prud’hommes, facultative, plafonne les indemnités
en fonction de l’ancienneté. |
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CDI Intermittent
(expérimentation) |
Non prévu |
Formule alternant des périodes
travaillées ou non, dans trois secteurs, pour les entreprises de
moins de 50 salariés. |
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Représentation des salariés aux
conseils d'administration |
Non prévu |
Un à deux salariés auront voix
délibérative dans les organes de décision des grands groupes (5000
salariés en France ou 10.000 dans le monde). |